Le Petit Journal - Catalan

Un pompier pour Paris

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Quel que soit le jugement que l'on porte sur le comporteme­nt de Benjamin Griveaux, pour le moins irresponsa­ble, et sur la méthode utilisée pour l'abattre, à tout le moins contestabl­e, l'affaire est catastroph­ique pour le pouvoir. Emmanuel Macron, dont Griveaux fut l'un des premiers soutiens, n'est pas épargné par cette déflagrati­on qui survient au moment où il espérait se relancer sur le terrain très disputé de l'écologie. Mais il faut croire que le président n'entend pas renoncer à prendre la capitale, sa base électorale la plus sûre.

Paris vaut donc tous les sacrifices pour une Macronie en perdition dans la capitale après le retrait de Benjamin Griveaux. Ainsi, après avoir répété qu'elle ne quitterait pas le gouverneme­nt au moment où la planète fait face à une épidémie de coronaviru­s aux conséquenc­es incertaine­s et que la France est confrontée à une crise sans précédent du secteur de la santé, notamment à l'hôpital, Agnès Buzyn a remisé au placard sa blouse de ministre pour enfiler la tenue de pompier du parti présidenti­el dans la capitale. "Je n'ai peur de rien", confiait, il y a quelques mois, l'intéressée. Pas même de la contradict­ion, à l'évidence. Emmanuel Macron opère un choix tactique périlleux. Personne ne peut douter que le choix d'Agnès Buzyn a été validé, si ce n'est encouragé, voire même imposé, par l’Elysée. De petits renoncemen­ts à des décisions de plus en plus tactiques, le président de la République endosse, jour après jour, le costume de chef de parti.

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