« La « RATLLA » de França »
Une réaction de J.-P. Martin vivant en Pays Gavatx
Sous le titre « Leucate a basculé dans l’orbite de Perpignan » l’Indépendant a jeté un pavé dans la mare dont les eaux étaient calmées depuis 1790, lors des modifications territoriales apportées par la Révolution.
Laurent Chalard, ingénieur géographe, trouve ce découpage des départements très adéquat, cependant, il pense que Leucate aurait dû être rattaché au département des P.-O., ce qui n’est pas du tout l’avis de Michel Py, maire de Leucate. « Nous n’avons rien à voir avec les Catalans » proclame le premier magistrat audois ! Et il met en avant la fidélité des « leucatis » envers le Roi de France, alors que plus au sud, le territoire était tourné vers l’Empire Espagnol. Certes ! Mais lorsqu’on veut parler d’histoire, il ne faut pas s’arrêter aux « lieux communs » ou simplement à la « grande histoire » tellement succincte qu’on n’y comprend plus rien.
Dans le livre «Les fontaines poissonneuses de Salses » (paru aux Les Presses Littéraires, NDLR), je rappelle l’histoire de Salses et de sa forteresse bâtie par Ferdinand II d’Aragon dès 1497 ainsi que les possessions du Duc d’Hijar de Madrid, tant sur la pêche que sur l’eau, concédées aux « salceirots » alimentant les moulins permettant au « crest » entre St Laurent – St Hippolyte et Claira de nourrir grâce à leurs récoltes abondantes de grains (bien avant la vigne) une bonne partie de la plaine du Roussillon. De même que la « servitude de dépaisance » pour les troupeaux, concédée en 1303 à Opoul par Jaime1er Roi d’Aragon. Leucate était alors un bastion fortifié Français pauvre et peu peuplé, qui regardait avec envie l’opulence au sud et qui a toujours gardé envers les Catalans de nombreuses oppositions.