Un vent de révolte souffle d’Extrême-Orient
A Khabarovsk, non loin de Vladivostok, la colère s'est emparée de la population : tous les soirs, les habitants se retrouvent sous les fenêtres de l'administration gionale pour exiger le retour de leur dégouverneur, tenu à Moscou, et son jugement dans sa région. Le 20 juillet, le Kremlin a nommé un paringouverneur térim à Khabarovsk.
Pensant apaiser la colère, Moscou a désigné un autre élu du parti LDPR, Mikhaïl Degtariev. Mais rivée du député Degtariev n'a pas calmé les ardeurs de la foule. Au contraire. L'homme est une caricature de politicien déconnecté : il n'avait jamais mis un pied dans la région ! Il promet de faire de la politique « nu dans les banyas (bains publics) » et d'y recevoir les chefs de la région, utilisant au passage l'expression russe « qu'ils aillent se faire voir au banya » à tion de ses opposants.
Samedi, la manifestation de Khabarovsk a tourné à la démonstration de solidarité avec les opposants qui se sont soulevés contre la réélection frauduleuse de l'autocrate Alexandre Loukachenko en Biélorussie voisine : « Longue vie à la Biélorussie », scandaient les protestataires. Alexeï Vorsin, le représentant local de l'opposant Alexeï Navalny, a été interpellé par la police pour participation à une manifestation dite. Prenant la parole devant la foule, il avait appelé les ouvriers de l'Extrême-Orient russe à suivre ple des travailleurs de Minsk, et à organiser une grève générale.
Le mouvement de Khabarovsk a fait des petits, ces dernières semaines, dans toutes les grandes villes de Russie. Ces rassemblements, en général peu suivis, sont toutefois observés avec grande attention par Moscou.