Suivi acoustique des corbs
Le acorb vit en petits groupes ou en couple. Ce carnivore amateur de petits poissons, mollusques et crustacés a une activité principalement nocturne. De jour, dans une aire marine protégée, il est facile à observer ondulant dans une grotte ou sous un surplomb, presque immobile. Dans les zones pêchées, l’approche s’avère plus difficile. Le corb émet des vocalises. On dit « qu’il chante ». Ce son est utilisé pour connaître l’état de ses populations. Au Parc naturel marin du Golfe du Lion, le suivi acoustique du corb est réalisé depuis deux ans, sur plusieurs jours, du coucher du soleil à 23h environ. Les agents plongent un hydrophone sur un site, puis s’éloignent à une centaine de mètres, coupent le moteur et attendent 7 minutes précisément avant d’aller rechercher l’hydrophone. Une cinquantaine de sites, entre Cerbère et Leucate, sont ainsi échantillonnés dont plusieurs autour du cap Leucate, un devant chacune des digues des ports de la côte sableuse et tout le long de la côte entre Argelès-sur-Mer et Cerbère. Les données enregistrées sont ensuite transmises à l’institut scientifique Chorus qui analyse les sons archivés. Un tri est nécessaire, notamment pour enlever les bruits de moteur bien que moindres la nuit. Il est possible de distinguer la présence de plusieurs individus au même endroit. Le corb, comme le mérou et le corail rouge, fut une espèce surexploitée en Méditerranée. En 2014, un moratoire interdisant la pêche à l’hameçon et la chasse sous-marine a été mis en place. Il a été reconduit jusqu’en 2023. Ce suivi participe à l’évaluation de l’effet de la mise en place de cette réglementation et au suivi de cette espèce emblématique de la Méditerranée.