Climat, l'enneigement diminue d'année en année
Un article du magazine «Sciences et Avenir» a fait un focus sur la variabilité naturelle des conditions météorologiques qui conditionne l'alternance entre années à fort enneigement et années de disette de neige. A cette variabilité interannuelle, se superpose depuis plusieurs décennies une baisse sans équivoque de l'enneigement en basse et moyenne altitude où fluctue la limite pluie-neige. Au col de Porte, à 1325 m d'altitude dans les Alpes, la hauteur moyenne de neige a baissé de 30 à 40 % en trente ans. Le stock nival a diminué de 12 % en moyenne sur les massifs français, du fait de moindres précipitations neigeuses et d'une fonte précoce en lien avec un réchauffement d'environ 1 °C en cinquante ans à 1500 m.
Cette baisse tendancielle de l'enneigement moyen est attribuable aux effets anthropiques ; elle est irréversible pour les deux ou trois prochaines décennies en raison des gaz à effet de serre (GES) déjà accumulés dans l'atmosphère. Dans les Alpes comme dans les Pyrénées, le déclin de la neige constitue une menace pour le tourisme, puisque environ 25 % des stations de ski pourraient ne plus avoir un enneigement suffisant pour les loisirs d'hiver vers 2040.
Seule la réduction rapide des émissions de gaz à effet de serre pourra préserver l'identité culturelle des montagnes.
À mesure que glaciers et stocks neigeux s'amenuisent, rivières et fleuves alimentés par leur fonte saisonnière voient leurs débits d'étiage atteints plus tôt, ce qui a des répercussions sur de nombreux secteurs comme l'agriculture et la production d'énergie hydroélectrique et nucléaire (refroidissement des réacteurs. Le débit d'étiage de la Garonne a déjà diminué de 20 % en trente ans, ce qui est aussi lié à l'évaporation accrue due au réchauffement. À court terme, les activités devront évoluer pour s'adapter. À plus long terme, seule la réduction rapide des émissions de GES mondiales est à même de préserver l'identité culturelle des montagnes.