Les artistes et techniciens du spectacle toujours en lutte
Ce mercredi 24 mars, divers acteurs et représentants de la culture se réunissaient lors d’une journée d’occupation du Palais des Congrès de Perpignan, organisée par le Mouvement Intermittents 66. La semaine dernière ils occupaient le Mediator puis le Paseo à Peyrestortes, cette semaine c’est le Palais des Congrès puis l’espace Ecoiffier à Alenya ce vendredi.
Quelques représentants des intermittents du spectacle, de la CGT et des lieux culturels se sont exprimés sur leurs revendications lors d’une conférence de presse.
Pascal Schmitt, représentant CGT des intermittents du spectacle a annoncé les 5 grandes revendications du mouvement. Premièrement, ils demandent le retrait de la réforme de l’assurance chômage qui concerne tous les corps de métier mais handicaperait particulièrement les personnes travaillant en intérim et les saisonniers (nombreux dans le monde du spectacle) car celle-ci prévoit 6 mois de travail en temps plein requis sur 24 mois pour recharger les droits aux allocations, à la place de 4 mois actuellement.
La deuxième demande concerne la réouverture des lieux de spectacle qui serait tout à fait possible dès maintenant puisque tous les protocoles sanitaires ont été mis en place par les salles pour du spectacle assis, les gérants ne font qu’attendre le feu vert du gouvernement. Nicolas Ribo, représentant de la CGT 66, affirme que « cette crise a montré que la culture n’est pas la priorité en France », il explique que le spectacle a continué à exister dans plusieurs pays européens durant cette crise et qu’il a été prouvé que les salles n’étaient pas des lieux de contamination avec les mesures mises en place. La troisième revendication concerne la prolongation de l’année blanche pour les intermittents. Durant leur dernière occupation, ils ont procédé à une étude au cas par cas sur 10 intermittents présents et se sont rendus compte qu’en août 2021 (fin de l’année blanche), 9 d’entre eux se retrouveraient au niveau minimum d’indemnités et la dernière se retrouverait sans rien car elle ne remplirait pas les conditions d’ancienneté requises. « Passer de 1300€ à 400€ par mois qu’on ait une famille ou non, c’est pas possible », « on n’a pas décidé de ne pas travailler, on subit une situation injuste » déplore Lucie Chillon, comédienne, chanteuse, actrice et compositrice.
Le quatrième point de revendication concerne la garantie des droits sociaux puisque généralement, les congés maternité et maladie se renouvellent en fonction des heures travaillées, pourtant cela n’a pas été aménagé alors même que les intermittents ne peuvent pas travailler actuellement.
Enfin, « un meilleur financement du secteur culturel » ; les aides spéciales covid versées par l’État permettraient d’assurer la maintenance générale des salles mais seraient insuffisantes pour financer la réouverture ainsi que la reprogrammation des spectacles.
Sabine Pietraszek, membre du Mouvement intermittents 66, regrette que malgré cette initiative d’occupations itinérantes « il ne se passe pas grand-chose » ; les intermittents, ainsi que le public deviennent difficiles à mobiliser, « on est tous à l’arrêt et c’est difficile d’être une locomotive en ce moment ». Pierre-Yves Benaloul, représentant de la salle El Paseo, affirme que beaucoup d’artistes sont démotivés, et s’inquiète pour la reprise qui selon lui, serait « un redémarrage à zéro ».