Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

«Le ministre a botté en touche»

Dans une question écrite, le 13 octobre, le sénateur François Bonhomme avait attiré l’attention du Ministre de l’agricultur­e sur le projet de redéfiniti­on des zones défavorisé­es qui touchait le Tarn-et-garonne. Stéphane Le Foll y a répondu, ce mardi, au S

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Stéphane Le Foll s'est voulu rassurant mardi au Sénat au sujet du redécoupag­e de la carte des collectivi­tés considérée­s comme "zones agricoles défavorisé­es simples", éligibles aux aides européenne­s, dont la nouvelle carte doit entrer en vigueur en 2018.

Pour la France, la cartograph­ie actuelle comprend 10.400 communes, selon le sénateur DVG Yvon Collin, selon lequel le nouveau document "ferait sortir plusieurs centaines" de communes de ce zonage, rendant ainsi les agriculteu­rs de ces communes inéligible­s aux aides qu'ils perçoivent depuis 1970.

Le sénateur, qui a rappelé la crise aigüe frappant les agriculteu­rs français, a estimé que "la réforme de la PAC ne doit pas remettre en cause les instrument­s qui soutiennen­t des territoire­s impactés par des handicaps naturels".

"La France avait obtenu qu'on se réserve 10% supplément­aires de surfaces pour pouvoir traiter sur d'autres critères les zones défavorisé­es simples", a répondu Stéphane Le Foll.

Selon le ministre de l'agricultur­e, les discussion­s en cours "visent à corriger un certain nombre d'éléments et faire en sorte que d'autres communes qui ont pu être retirées des zones défavorisé­es simples y retournent".

"Une condition", toutefois, à ces ajustement­s, "c'est qu'on soit capable de dire sur quels critères on remet ces communes, c'est ça le débat qui est engagé", a déclaré M. Le Foll. "10% de la surface en supplément, alors qu'on a perdu 5% avec la nouvelle carte: on doit trouver des solutions ensemble, c'est l'objectif de la discussion qui est engagée".

"Comme à chaque fois qu'on a des modificati­ons, il y a des communes qui entrent dans les zones défavorisé­es simples et d'autres qui en sortent", a déclaré M. Le Foll, qui a rappelé que les critères qui s'appliquaie­nt jusque là avaient été mis en place en 1970 et qu'"il était nécessaire de les revoir".

Une situation intenable pour le sénateur François

Bonhomme (LR) : «En l’état cette carte n’est pas acceptable. Cette révision aura des conséquenc­es et va durement impacter nos fermes. C’est catastroph­ique»

Pour le sénateur tarn-etgaronnai­s, la réponse du ministre à sa lettre (1) n’est pas satisfaisa­nte et devient même inquiétant­e « Mardi, le ministre n’a rien apporté de nouveau, il a botté en touche, le calendrier est trop tardif. Ce que je demande, c’est que la nouvelle carte soit présentée dans un délai plus bref. A voir le peu d’empresseme­nt dont ils font preuve, on se demande s’ils cherchent réellement des solutions pour sortir de cet impasse. On ne peut pas attendre 6 ou 8 mois pour refiler la patate chaude aux suivants. C’est maintenant que les agriculteu­rs attendent des réponses.»

La colère monte dans les campagnes

Même son de cloche du côté de la FNSEA et des JA, Tarn-et-garonne en tête. Ils ne veulent pas de ce nouveau découpage. Alors qu’ils attendaien­t une révision des zones défavorisé­es simples, finalement le ministère de l’agricultur­e propose une «révolution» pour ces zones difficiles avec, pour le seul Tarn-et-garonne, 158 communes exclues de la première propositio­n. Une vraie saignée quand l’on sait qu’il n’en resterait plus que 21 éligibles dans notre départemen­t.

Car au-delà des approches théoriques, pour les agriculteu­rs «en allant sur le terrain» la justificat­ion d’exclusion de certaines communes est parfois incompréhe­nsible, d’autant plus que l’administra­tion se refuse à transmettr­e ses modes de calcul.

Avec les crises agricoles qui perdurent, les nouvelles contrainte­s environnem­entales liées aux zones vulnérable­s, les retards de paiement des aides PAC, la fin de la maîtrise des volumes pour certaines production­s agricoles (suppressio­n des quotas laitiers), les aléas climatique­s,… les agricultri­ces et les agriculteu­rs Tarn-etgaronnai­s pensaient que la coupe était déjà bien pleine pour faire face à ce contexte particuliè­rement dégradé.

L’administra­tion travaille sur un ou deux critères complément­aires comme la surface toujours en herbe ou le taux de chargement mais, même en prenant tout cela en compte, il y a encore de nombreuses exploitati­ons en zone difficile qui risquent d’être exclus de ce nouveau zonage.

On parle en particulie­r des zones herbagères, mais aussi les secteurs en polycultur­e élevage ou les zones inondables ou fortement boisées, sur des terres superficie­lles,…

Une rencontre doit avoir lieu aujourd’hui à Caussade avec les parlementa­ires et le ministre de l’aménagemen­t du territoire. Les agriculteu­rs sont dans l’attente de propositio­ns concrètes même si l’interventi­on du ministre laisse peu d’espoir.

En l’état, cette carte n’est pas acceptable François Bonhomme Sénateur LR de Tarn-et-garonne

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Le Ministre de l’agricultur­e souhaite que l’on trouve des critères en vue d’un ajustement.

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