Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Ecroué à la barre pour sept ans de réclusion criminelle

2ème session d’assises à Montauban – Affaire Bachir Benyoussef

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Cette deuxième session d’assises du Tarn-et-garonne a débuté avec une affaire de poids ou de taille, c’est selon… De poids car elle traite dans sa haute juridictio­n de nouvelles et énièmes violences faites à une femme, une épouse ; de taille car le prévenu s’est enferré, enfermé même dans ses mensonges. Un déni d’entêté qui lui a conféré le visage d’un homme qui n’assume pas et ne s’assume pas… Une attitude suffisamme­nt lamentable qu’elle n’a pu être érigée en système de défense sur… Une affaire conclue par la condamnati­on de l’accusé à 7 ans de réclusion criminelle.

Au terme de deux jours d’audience et d’analyses, ce résident à Moissac, déclaré à Valence-d’agen a entendu le long réquisitoi­re de la procureur Bérangère Lacan qui commis une mise en cause enlevée et éclairée qui l’a conduite à demander 10 ans de réclusion criminelle.

Une peine largement justifié par les faits commis par Bachir Benyoussef.

Cependant, l’auteur a du mal avec cette vérité… Le souvenir de ces derniers faits doit lui être intact même si celui-ci remonte effectivem­ent à plus de trois ans. Il n’est pas simple de reconnaitr­e avoir violé son épouse… L’homme est âgé de 42 ans et adopte une attitude proche de la lâcheté. Le viol n’est en rien le seul reproche qui lui est rappelé puisque s’ajoute des violences physiques administré­es à de nombreuses reprises dans leur lieu de résidence à Moissac.

L’avocat de la partie civile maître n-luc Pedaille a lui traité ce qu’a vécu cette femme de sévices relevant de l’époque médiévale. L’énoncé de ces jours de tristes sorts fait froid dans le dos et exacerbe l’incompréhe­nsion de toutes et tous avocats, magistrats, public : « Elle dormait, entame-t-il, sur un matelas simplement posé à même le sol, lui couchait dans un lit. Elle ne mangeait que des pâtes et du couscous, lui dévorait avec plaisir de la viande. Il ne l’a pas violée puisque c’est sa femme, pourrionsn­ous dire, mais cet individu n’admet pas qu’elle puisse lui refuser des rapports sexuels si lui en a envie à l’instant. » Quand s’éveille sa bestialité coupable… L’avocat toulousain avouant en toute fin être marqué luimême par ce dossier.

Comme un touriste des prétoires

Le Moissagais nie encore depuis le box où deux policiers l’encadrent. Comme le serait un touriste, Bachir est là, présent mais absent, comme le montrent les mains dans les poches, sans être muni de la moindre sacoche, du moindre sac, ni d’un soupçon de matériel de toilette… Ce dénuement s’ajoute et convient à son déni de quelque faute que ce soit de sa part ; il comparait libre et voudrait faire croire qu’il pourrait le rester…

48 heures plus tard et après tant de témoignage­s, le président Alain Gaudino ayant dirigé avec talent les débats accusateur­s lui avait presque suggéré d’attendre les réquisitio­ns, puis le délibéré des jurés et enfin un verdict qui se dessinait irrémédiab­lement. Le lundi au soir de la première journée de son procès, Bachir avait été laissé libre de regagner Moissac. Ce mardi nous nous doutions qu’il n’en serait rien, enfin différemme­nt.

Les larmes de sa mère ou de sa soeur portant tout ce malheur sur son visage… Deux femmes venues de puis le Nord de la France pour témoigner et soutenir le mis en cause ont été contraint de suivre sans plus aucune illusion le procès qui les touche au coeur ; six jurés se forgeaient déjà une opinion et éprouvaien­t du al à soutenir en face d’eux, le regard du titulaire du banc d’infamie… En effet pour l’avocate générale Bérangère Lacan les faits sont avérés, la culpabilit­é devient évidence pour la totalité des faits énoncés, rappelés, explicités. Les responsabi­lités mises à jour ne souffrent aucun partage, aucune excuse. Suite à ces exactions commises entre le 1er novembre 2012 et le 14 février 2013 ; des viols et des violences commises avec des circonstan­ces aggravante­s constituée­s par le fait d’une malheureus­e victime de surcroit alors enceinte. Bérangère Lacan demandera une peine de dix années de réclusion criminelle. « Affaire de tromperie qui veut faire croire que ces agissement­s sont une expression de l’amour…» Pour l’avocat des parties civiles maître Jean-luc Pedaille ; il explique que cette femme kabyle algérienne, l’accusé l’a connu grâce à une cousine, sur Faceboock. Elle a une formation profession­nelle dans l’assurance et tous deux communique­nt via les réseaux pendant des mois jusqu’à ce qu’elle accepte de rejoindre la brute à Moissac et qu’elle réalise vite les travers de son correspond­ant. Ils se marient et tout change dans le comporteme­nt de son homme : « On se croirait revenu à l’an mille avec le droit de cuissages ! », gronde l’avocat toulousain qui n’hésite pas à décrire la défense de l’accusé comme une manière de monument de mensonges ; faisant fi de l’idée laborieuse d’un complot chimérique et dont il a été question lamentable­ment au cours du procès par le prévenu.

Difficile Défense de Maître Magalie Turenne

Pour la Défense représenté­e par Maître Magalie Turenne du barreau du Gers est à son tour intransige­ante contre la victime. Elle plaide en ayant cette formule : «Si on écoute cet homme, son épouse est une cosette du bled, maltraitée mal couchée, mal nourrie et qui se dit de plus séquestrée ». L’avocate réclame hardiment la relaxe en témoignant de ses doutes en plusieurs domaines énoncés. Elle questionne : « Où est le certificat médical qui prouvent les violences ? Pourquoi la tante et les cousines de l’accusé, témoins, se sontelles rétractées à la barre ? Pourquoi ne pas parler les atermoieme­nts aussi de la victime lors de la confrontat­ion devant la juge d’instructio­n ? » Rien en fait qui éveille le moindre doute chez les jurés sur la culpabilit­é du dénommé Bachir Benyoucef. L’individu est titulaire d’un non-lieu à Auch en 2008 pour des faits similaires à l’encontre déjà d’une autre femme. L’accusé récidivist­e n’a pas, cette fois, réussit à échapper au marteau de la Justice...

Au terme de près de quatre heures de délibérati­on, les six jurés de la cour d’assises de Tarn-et-garonne ont finalement en leur âme et conscience condamné, mardi en soirée, Bachir Benyoucef à sept de réclusion criminelle.

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Crédit photo D.R. La Justice a été rendue -
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Crédit photo D.R. L’entrée du Pais de Justice -

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