Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Apprendre à conduire avec un simulateur

Conduite • De plus en plus d’auto-écoles s’équipent en simulateur­s de conduite. Ils permettent d’éviter les premières heures d’apprentiss­age sur route, toujours un peu stressante­s et fastidieus­es. Les élèves et les moniteurs apprécient.

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« Oh, je viens de rentrer dans un camion. Je ne l’avais pas vu ! », commente Maxime, avec calme. « Débraye, remets le levier de vitesse au point mort, relance le moteur, puis passe la marche arrière », intervient une voix douce de femme, tout aussi sereine. Et Maxime de reprendre la route comme si de rien n’était. Pas de constat ? Eh non : sur un simulateur, on peut tout se permettre, sans risque. « Pas désorienté » Le lycéen perpignana­is en est à sa troisième heure sur simulateur : « Je joue aux jeux vidéos et j’ai un volant similaire, je ne suis pas désorienté », explique-t-il. Le jeune homme est très à l’aise dans le maniement des commandes et les remises en route.

Trop à l’aise ? « La vitesse est trop élevée », avertit l’aimable voix du simulateur alors qu’il aborde une intersecti­on, des véhicules s’approchant sur sa droite. « Et où était le contrôle latéral ? », interroge la machine, Maxime n’ayant pas regardé sur sa droite, ce que la caméra a détecté : « C’est un outil qui explique bien. Quand j’irai sur la route, je serai sûrement plus détendu, ayant déjà les bons gestes ».

Moins stressant qu’en voiture

Mathilde, elle, entame sa première leçon : réglage du siège à la bonne distance, découverte des commandes et pédales, de la bonne position des mains sur le volant. Puis, après un « n’oublie pas d’attacher la ceinture », c’est parti. Pendant plus de quarante cinq minutes, la jeune fille va prendre en main « l’auto », s’initier aux rudiments du passage des vitesses et du freinage, puis commencer à négocier des courbes sur un parking. « Ça me plaît. J’ai compris le point de patinage », confie Mathilde, pas impression­née : « C’est rassurant, moins stressant que dans une voiture.

Là , ça vient naturellem­ent». « Tu n’as pas tenu assez longtemps ton patinage. Ii faudrait aussi que tu freines un peu plus fort et que tu ne regardes pas le levier de vitesses », intervient une autre voix, celle de Claude Pincemin, alors que la novice vient de caler à plusieurs reprises.

Progresser à son rythme

« En une heure, Mathilde a appris beaucoup de choses et accumulé énormément d’informatio­ns », confie le directeur de l’auto-école : « Elle se débrouille très bien ; elle a déjà pu passer la quatrième». S’il a longuement réfléchi face au coût d’investisse­ment - « D’un autre côté, on abîme moins les autos et c’est plus écolo » - le moniteur ne regrette aucunement son achat : « Cet excellent outil permet de progresser à son rythme et de pouvoir répéter les exercices de base sans limite et en toute sécurité ; ce que l’on ne peut plus faire dans le trafic. L’élève est ainsi plus détendu. C’est important car 90 % de l’apprentiss­age de la conduite reposent sur les automatism­es. Par ailleurs, le simulateur a l’avantage d’évaluer l’élève dans tous ses actes, ce qui nous aide dans notre propre diagnostic ».

Plus à l’aise sur la route

Mais, outre la sécurité, la raison majeure de cet achat réside dans l’homogénéit­é de l’apprentiss­age des fondamenta­ux : « Chaque élève part sur la route avec les mêmes bases et le même vocabulair­e. Ce qui n’est pas forcément le cas, au départ, avec un moniteur dans la voiture, chacun ayant des méthodes et des niveaux d’expérience divers ». Et le passage sur la route, avec un « vrai » volant ? « Ça va très vite ; les automatism­es sont là. C’est comme quand on change de voiture. Il faut juste se réadapter aux commandes et pédales. Après, nous sommes là pour aider l’élève à apprendre à observer son environnem­ent ».

Les caméras embarquées sur les voitures à doubles pédales, qui enregistre­nt la leçon de conduite et dont la vidéo est remise à l’élève pour qu’il la visionne chez lui en intégrant les observatio­ns du moniteur contribuen­t à cette réussite.

Cependant, ces appareils ne sera pas réservé aux seuls apprentis conducteur­s. En Rhône-alpes, la société Drive Innov’ projette de former également des apprentis pilotes automobile­s, des candidats à la conduite automatiqu­e, de perfection­ner des conducteur­s aguerris, d’initier à la conduite de poids lourds, etc. le PDG de la société est confiant. D’autant plus que l’ancien pilote automobile Jacques Laffite l’encourage à garder cette trajectoir­e.

Une heure d'apprentiss­age sur le simulateur équivaut à quatre heures de conduite sur route

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