Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Une Présidentielle sans campagne
L’agriculture reste le parent pauvre de cette campagne. À droite et encore plus à gauche, ce sujet a été le grand absent des primaires. On peut le regretter. Car un vent aigre continue à souffler sur les régions d’élevage comme celles du Tarn-et-garonne qui se sont vues supprimer les aides aux zones défavorisées après ce qui semble bien être une erreur de calcul… mais que nos élites ne semblent pas pressées de corriger. Il laisse sur son passage, des hommes et des femmes dévastés ainsi que le champ libre à tous ceux qui rêvent d’un pays replié sur ses frontières nationales. La tentation du repli sur soi pourrait devenir majoritaire chez des agriculteurs gagnés par le doute et le découragement.
En effet, chaque jour vient confirmer que décidément cette campagne ne ressemble à aucune autre. Elle chemine bizarrement entre non-dits et règlements de comptes, entre surprises et machinations. Cette campagne à rebondissements ne brille pas par sa transparence. Ce serait même plutôt le temps des ambiguïtés et des équivoques. Qui roule pour qui? Qui fait semblant ?
Ainsi EELV a ratifié l’accord avec Benoît Hamon. Ce n’est pas un accord d’idée, cela prouve simplement que pour les écologistes, l’objectif n’est pas la présidentielle, mais le moyen de négocier l’attribution de sièges de députés, qu’ils ne pourraient jamais conserver ou gagner par eux-mêmes.
De son côté, Emmanuel Macron a harponné deux nouveaux poissons, le député socialiste Caresche et l'écologiste Cohn-bendit. Leur propos est clair : tous deux voient Macron comme l'unique rempart contre Marine Le Pen. Encore une fois, les idées sont mises de côtés.
Dans ce paysage dévasté, François Fillon se bat et aspire à un climat plus serein mais il semble bien seul à le souhaiter.
A la sortie d’un quinquennat râté, on a l’impression que le maître-mot du Président Hollande soit «après moi le déluge».