Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

On prend des diplômés étrangers alors qu’on limite le nombre d’étudiants français

Santé • Le Conseil départemen­tal de l’ordre des médecins veut mettre la santé au coeur du débat présidenti­el

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Actuelleme­nt, à l’initiative du Conseil national de l’ordre, des rencontres entre médecins sont organisées sur l’ensemble du territoire, afin de débattre sur les enjeux de santé. L’objectif est de s’inviter dans le débat présidenti­el en donnant la parole aux praticiens, quel que soit leur mode d’exercice. Dans notre départemen­t, cette rencontre s’est tenue mercredi dernier et a réuni un peu plus de 90 médecins : libéraux, hospitalie­rs, de santé publique, remplaçant­s généralist­es, spécialist­es .…

Au cours de ces discussion­s, plusieurs thèmes étaient à l’ordre du jour mais l’on a également abordé quelques sujets brûlants comme la place de plus en plus importante que prennent les médecins à diplômes

étrangers alors qu’un numérus clausus drastique est toujours appliqué aux étudiants français. Dans le même esprit, ce sont aussi les voies de qualificat­ion de ces deux types de diplômes qui ont fait l’objet d’une certaine interrogat­ion.

Des perspectiv­es sombres pour la médecine de premier recours

Certes le Tarn-et-garonne a encore la tête hors de l’eau mais l’avenir à très court terme (fin 2018) est sombre pour la médecine dite de premier recours. Il faut savoir que notre départemen­t compte officielle­ment 353 généralist­es mais que certains d’entre-eux n’exercent plus en tant que tels car ils sont devenus échographi­stes, nutritionn­istes, médecins du sport, urgentiste­s … ce qui réduit sensibleme­nt leur nombre. Parmi ceux qui restent, seulement 195 sont investis dans la permanence des soins ambulatoir­es, c’està-dire qu’ils répondent 24h/24 à leurs patients. Comme 79 d’entre-eux ont plus de 60 ans, l’on comprend aisément que les perspectiv­es soient pour le moins sombres. A Montauban par exemple, sur 42 médecins qui prennent les gardes, 22 ont plus de 60 ans et 6 ont annoncé leur départ pour la fin de l’année sans être remplacés !

Mettre la santé au coeur du débat présidenti­el

Une discussion s’est également engagée autour des dix propositio­ns de réforme pour l’avenir de la santé mises en avant par le Conseil national de l’ordre des médecins. Par ce biais, le Conseil s’est donné l’ambition de faire entendre la voix de la profession dans le débat public en matière de santé. Il apparaît qu’aucune réforme du système de santé ne devrait être élaborée sans que les médecins et les soignants y soient associés, ce qui est loin d’être le cas.

Enfin, il est également ressorti de ce débat la nécessité de mettre en place un système social protecteur et un mode de rémunérati­on valorisant pour tous. Car le malêtre et l’inconfort du médecin dans son exercice pourraient être facilement atténués si de véritables solutions à son isolement, à la lourdeur des charges administra­tives qu’il supporte, et à ses rémunérati­ons non attractive­s étaient trouvées.

Dans un avenir proche, le Conseil de l’ordre des médecins rencontrer­a les candidats aux prochaines élections afin de leur proposer des réformes concrètes.

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Marie-christine Rossignol, présidente du Conseil de l’ordre départemen­tal, entourée de Michel Vitris et Jean Nougué, a tenu une conférence de presse jeudi matin

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