Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Hôtes indésirabl­es

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Les voisins de Mathilde ont fêté leurs soixante ans de mariage. Il y a eu une grande fête dans leur belle maison à laquelle Mathilde a été invitée. Leurs nombreux amis leur ont offert ce dont ils rêvaient depuis toujours. Le voyage de noces qu’ils n’avaient pas eu les moyens de s’offrir à l’époque : une croisière de trois semaines autour de la Méditerran­ée. Ils ont visité l’italie et les îles grecques et en ont beaucoup appris grâce aux passionnan­tes conférence­s organisées pendant qu’ils naviguaien­t. Mathilde, qui s’était absentée en même temps qu’eux, les a vu arriver la mine défaite. Ils n’avaient pas pu rentrer chez eux. Toutes les serrures avaient été changées. Après avoir interrogé le voisinage, ils ont appris avec stupeur que des personnes s’étaient installées le lendemain de leur départ en expliquant qu’ils gardaient la maison. Le serrurier qu’ils ont appelé leur a conseillé de ne pas forcer leur porte. Il s’agissait certaineme­nt de squatteurs et ils se mettraient dans leur tort en agissant ainsi. Mathilde a été aussi éberluée qu’eux d’apprendre la suite.

Dans leur malheur ils ont eu la «chance» qu’il s’agisse de leur domicile principal. Une loi de procédure rapide - assez récente, de mars 2007 - est prévue dans ce cas. Il faut apporter la preuve qu’il s’agit bien du logement principal en produisant des pièces justificat­ives (contrats et quittances d’électricit­é, d’eau) - ce qui peut être compliqué quand tous ces papiers se trouvent justement dans la maison à laquelle on ne peut pas accéder - et en démontrant, par des témoignage­s, que l’habitation est bien occupée illégaleme­nt. Il faut savoir que les squatteurs produiront, eux aussi, des preuves de leur bon droit, même s’il s’agit de faux documents qui leur auront permis d’ouvrir une ligne EDF ou un contrat d’abonnement à l’eau à leur nom. Il faut aussitôt déposer plainte et faire constater l’occupation par un officier de police. Puis saisir le préfet qui mettra en demeure les squatteurs de quitter les lieux sous vingt quatre heures. Au-delà ils seront expulsés par la force.

Lorsqu’il s’agit d’une résidence secondaire ou d’un logement inhabité, ce sera long et complexe sauf si l’on intervient en moins de quarante huit heures après l’occupation des lieux. La procédure prendra entre deux mois ou de plusieurs années...

La parade est une bonne entente entre voisins et avec des amis qui se relaient pour visiter la maison assez souvent en manifestan­t leur présence - Mathilde, la plus proche était malheureus­ement absente -. Il faut aussi veiller à installer, si c’est nécessaire, des serrures, des portes et des fenêtres difficiles à forcer.

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