Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

A couteaux tirés

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Cette campagne s’annonce déjà comme un échec avec une offre politique le plus souvent extravagan­te et plus de la moitié des électeurs qui se disent prêts à opter pour le saut vers l’inconnu.

Les candidats n’ont pas été capables ou n’ont pas voulu imposer une cristallis­ation autour de thèmes majeurs comme l’emploi, l’identité, la compétitiv­ité, l’ouverture au monde.

Avec cette élection, l'indécision trouve des ressources nouvelles avec le pronostic de l'échec du PS dont le candidat se retrouve loin derrière, talonné par Nicolas Dupont-aignan. Un traumatism­e pour les électeurs de gauche.

Un électeur sur trois envisage de bouder les urnes. Ajouté au nombre des indécis. Un tel record d’abstention­nistes à cette élection la muerait en roulette russe. À ce niveau de flou, tout est possible.

Une abstention forte peut exprimer une vague de désabuseme­nt et de colère. Elle peut aussi envoyer à l’élysée celui ou celle dont la base électorale ne s’est pas décomposée, contrairem­ent à d’autres. À ce jeu risqué, les populismes sont avantagés par leur capacité à motiver des votants. C’est là un autre phénomène qui alimente ce comporteme­nt d'hésitation,cet appel très fort des deux extrêmes, à gauche et à droite.

Ainsi il existe une vraie dynamique dans le camp de la France insoumise. Et, à la différence de 2012, la cote de Jean-luc Mélenchon ne semble pas s’étioler à mesure que se rapproche le 1er tour. L’habitude d’une campagne, son visage devenu plus familier, la constance depuis 5 ans dans son discours… sont des arguments à prendre en compte.

Le débat télévisé de ce soir est annoncé comme le tournant majeur de cette campagne électorale mais le saucissonn­age de l'émission en prises de paroles très courtes et séquentiel­les empêche les véritables confrontat­ions. C'était le cas avec cinq candidats. Cela risque de l'être plus encore avec onze. Il faudra être très fort pour trouver l'argument inédit et décisif pour enfoncer son adversaire.

Cela ne laisse pas entrevoir de gentilles conversati­ons de salon. Si les affaires n’ont pas été abordées lors du débat réunissant les 5 candidats il y a 2 semaines, les attaques personnell­es, depuis, se sont multipliée­s. Ce n’est pas bon signe, d’autant que cela occulte le débat de fond.

Mais le vrai match concerne le duel Fillonmacr­on qui s’annonce serré pour avoir droit de combattre Marine Le Pen. Le premier peut espérer un retour en grâce. Le second risque l’essoufflem­ent qui guette tous les favoris. Surtout, le candidat qui incarnait l’indépendan­ce perd peu à peu toutes ses plumes avec le ralliement à profusion d’hollandist­es. Plus l’échéance approche, plus il aura du mal à tenir en équilibre au sommet de sa constructi­on. Ce mois d’avril va lui sembler bien long.

À moins de 3 semaines du 1er tour, la campagne pour la présidenti­elle connaît une poussée de fièvre. La tension se fait plus forte dans les meetings et les médias. Les discours sont aiguisés comme des couteaux.

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