Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Point de suspension
Certes, on pourra toujours mégoter sur les lisières du front républicain ou pérorer sur la difficile majorité législative du conquérant du mouvement «En Marche…». Ce serait ne pas prendre la mesure du séisme politique. D’évidence, l’histoire retiendra la percée fulgurante d’emmanuel Macron. Inconnu voici à peine deux ans, il a su entraîner plus de 280.000 supporters, toutes générations confondues. D’une certaine manière, le gendre idéal a renversé la table ! À 39 ans, il est en passe de s’asseoir à l’élysée dans le siège occupé en 1974 par Giscard à 48 ans
Écartés du second tour de la présidentielle, les deux grands partis de gouvernement qui ont dominé toute la vie politique française ces dernières décennies ne s’attendaient sans doute pas à celà. Tous devront se faire une raison : ils ont été balayés par une lame de fond beaucoup plus forte qu’eux, un grand chambardement qui touche désormais tous les responsables politiques des formations classiques dans les grandes démocraties occidentales.
Les Français ont renvoyé gauche et droite dos à dos pour tenter une nouvelle aventure. Audelà des idées, l’avenir de la France, le 7 mai, se jouera entre un jeune homme qui a su saisir les opportunités et une femme stratège se voulant rassurante. Quel sera le niveau du vote d’adhésion dont bénéficiera le futur président ?
Emmanuel Macron n’a pas encore gagné, mais il a réussi son opération : pulvériser le vieux monde politique. La «quadripartition» qui se profilait, depuis un an surtout, devient réalité. Avec pour conséquence que, quelque soit le résultat, le vainqueur n’aura l’assentiment que d’un quart de la population… autant dire qu’il sera difficile pour lui de gouverner et de réformer le pays.
Surtout que le niveau d’abstention fut au plus bas, traduction de l’engagement civique des Français et du plébiscite dont bénéficie la mère des élections depuis que le général de Gaulle l’a instituée en rendez-vous politique majeur de la Ve République.