Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

L’avocate dépeint un prédateur

Pédophilie: 4 ans ferme

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Incarcéré en mandat de dépôt depuis septembre dernier pour de multiples affaires de pédophilie, le multirécid­iviste Thomy Ginestet a écopé mardi, au tribunal de Montauban, de 4 ans d’emprisonne­ment ferme, et de 10 ans de suivi socio-judiciaire, le maximum prévu par la loi.

La séance débutait par l’énumératio­n des faits commis par le prévenu. Fin juillet 2016, invité chez des amis pour un anniversai­re, il expliquait “qu’une pulsion” l’a poussé à s’exhiber devant deux enfants de 8 et 10 ans. “Une pulsion” qui le fera réitérer à la fin du mois d’août en approchant une fillette de 5 ans alors qu’elle jouait dans son jardin clôturé. Il prendra la fuite à l’approche des parents. Mais c’est en septembre qu’il franchit le cap de l’exhibition à l’agression, pour s’en prendre physiqueme­nt à une fillette dans un rayon d’une papeterie de Montauban alors que sa mère avait le dos tourné. Dernière agression qui lui vaudra son arrestatio­n et le placement en mandat de dépôt. Il n’était sorti de prison en conditionn­elle qu’en avril 2016, et il ne lui aura donc fallu que 3 mois pour récidiver, et qui plus est, de manière graduelle.

“Arriverez-vous un jour à réguler ces pulsions?” demandait le président Philippe Colson, pointant le problème de réinsertio­n du prévenu dans la société. Celuici, “calme, intelligen­t et bienparlé” tentait d’expliquer, “je suis pédophile, je souffre de pulsions depuis l’âge de 15 ans”. Il s’engageait alors dans une longue explicatio­n pour tenter de démontrer une prise de conscience.

Une personnali­té dangereuse et inquiétant­e

Mais le président rappelait les résultats d’un rapport psychiatri­que qui décrit “une pathologie pédophile sévère et difficilem­ent curable”, et son casier judiciaire avec plus de 10 ans de délinquanc­e sexuelle. Aujourd’hui âgé de 28 ans, “il avait 11 ans lorsqu’il a commis ses premiers fait de viols” rappelait le procureur Pierre Vignolles. “Le cas rare d’une personnali­té aussi inquiétant­e que dangereuse” insistait celui-ci. Un discours déguisé en prise de conscience qui rappelait malheureus­ement celui qu’il avait déjà tenu en 2012 lors de son procès pour une affaire de viol sur mineur.

Une fausse prise de conscience

“Il a beaucoup de tendresse pour lui-même” lançait alors l’avocat Maître Luc Fiorina. “On dit parfois que le malheur tombe du ciel, mais il est tombé du haut d’un talu pour s’abattre sur une fillette de 5 ans” rappelait-il, “pour ne laisser que tristesse et détresse à une mère qui se demande maintenant comment faire pour que cela ne se reproduise plus”. “Il ment volontaire­ment et habilement, dans un discours aussi aisé qu’en 2012” lâchait l’autre avocat des parties civiles Maître Schoenacke­r Rossi.

“Il a fallu seulement quelques minutes d’inattentio­n à cette mère pour que celui-ci en profite dans le magasin” insistait l’avocate. ”Que se serait-il passé s’il n’y avait pas eu d’adultes à ce moment là” s’interrogea­itelle devant le tribunal.

L’avocate du prévenu tentait de mettre en avant “une enfance d’inceste et de violence” pour expliquer ses difficulté­s à comprendre “les relations humaines” de notre société, s’interrogea­nt aussi sur sa part d’humanité.

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Incarcéré en mandat de dépôt depuis septembre dernier pour de multiples affaires de pédophilie, il a écopé mardi, au tribunal de Montauban, de 4 ans d’emprisonne­ment ferme.
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Maître Isabelle Schoenacke­r Rossi, plaidait pour l’une des parties civiles de cette affaire.

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