Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Être de gauche
Le leader de la France insoumise a inventé la version de gauche du «ni-ni». Il renvoie dos à dos Emmanuel Macron et Marine Le Pen au moment même où une grande partie de la droite, derrière son candidat François Fillon, a pris appelé à voter contre le FN.
En se lavant ainsi les mains, Jean-luc Mélenchon casse tous les codes de la gauche. Il escompte retirer les bénéfices de sa position lors des législatives. Un pari pas impossible mais risqué car il est fort possible que lors de cette troisième manche des législatives, les candidats de la «France insoumise» ai moins d’aura que leur leader, qu’ils mobilisent beaucoup moins.
Le parti de la France insoumise n’est pas un parti. C’est un rassemblement divers et varié. Jean-luc Mélanchon aura été un cri fort et interrogatif dans la campagne présidentielle. Mais pas au point d’être une solution. Puisque la diversité qui s’est rassemblée n’accepte pas le même parcours.
Jean-luc Mélenchon a donc choisi de laisser ses amis «insoumis» se déterminer eux-mêmes. 36,12% ont choisi le vote blanc ou nul. 34,83% voteront en faveur d’emmanuel Macron et 29% préfèrent s’abstenir. Cette consultation est fort intéressante.
Elle est un moment majeur de cette campagne: des militants refusant de départager Emmanuel Macron et Marine Le Pen, participant ainsi à la dédiabolisation des projets de l’extrême droite. Le calcul de Mélenchon confirme la vieille conviction inhérente à la gauche de la gauche selon laquelle les sociauxdémocrates sont soit des adversaires, soit des traîtres, quand ce n’est pas les deux.