Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

La réalité de l'expatriati­on

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Il ne suffit pas de se déclarer résident à l'étranger pour échapper à certains impôts français ou pour les réduire, il faut réellement quitter la France en transféran­t ses centres d'intérêt.

Les services fiscaux procèdent en pareil cas à des enquêtes minutieuse­s de vérificati­on et la Cour de cassation n'admet pas non plus les fausses expatriati­ons.

Saisie par un couple qui s'était officielle­ment expatrié en Belgique, la Cour vient de juger que les arguments opposés au fisc n'étaient pas sérieuseme­nt étayés. Pour admettre la réalité de l'expatriati­on, elle exige, comme l'administra­tion, l'abandon de nombreux centres d'intérêt.

Par exemple, le fisc considère à juste titre, selon les juges, que le maintien en France de comptes bancaires actifs est un indice de non expatriati­on. De même, l'affiliatio­n au régime d'assurance maladie français et à une assurance santé complément­aire en France.

Sont également des indices de fausse expatriati­on le fait que la famille proche soit demeurée en France (parents et enfants). De même, l'importance de la consommati­on électrique de la résidence secondaire française ou encore l'absence de fourniture de quittances de loyers en Belgique.

L'attestatio­n du déménageur qui a transporté des meubles de France vers la Belgique, n'a pas été jugée probante, même si ces Français ont obtenu la nationalit­é belge, ce qui suppose, selon eux, une résidence principale dans ce pays. L'attestatio­n de la personne qui disait réexpédier le courrier vers la Belgique n'a pas été non plus jugée suffisante pour contredire les indices du fisc.

L'accumulati­on de détails de ce genre, qui révèlent une enquête fiscale pointilleu­se, a été jugée suffisante pour écarter la réalité d'une expatriati­on. Et devant la contestati­on des contribuab­les, la Cour de cassation a conclu que les juges n'étaient même pas tenus "de suivre les parties dans le détail de leur argumentat­ion".

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