Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

EM! comme Emmanuel Macron

Résultat historique pour le vote blanc

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Après En Marche ! c’est maintenant «Ensuite…». Une écrasante majorité d’électeurs ont accordé leur suffrage à ce jeune homme pressé, neuf en politique (bien qu’évoluant au coeur du pouvoir économique depuis une dizaine d’années) et qui s’était lancé dans la course à la présidenti­elle il y a à peine plus d’un an. L’histoire a un goût amer pour le président sortant accueillan­t son ancien conseiller, après avoir vu, en à peine plus de six mois, se dissiper son espoir d’un second mandat – qu’il a renoncé de briguer le 1er décembre – puis, dans la foulée d’une primaire taillée sur mesure, s’effondrer son parti. Si le nouveau président est radieux face caméra en ce dimanche 14 mai (la date probable de la passation de pouvoir, mais ce n’est pas encore officiel), il sait que l’issue du « troisième tour » – les élections législativ­es des 11 et 18 juin – déterminer­a sa marge de manoeuvre. Car s’il a un programme (qu’il n’a pas voulu amender durant l’entre-deux tours), il n’a pas encore de majorité parlementa­ire.

Quelle majorité ?

Le président Macron doit poser son premier acte politique : annoncer la compositio­n de son gouverneme­nt. Qu’il s’agisse d’une équipe provisoire ne rend pas la tâche plus aisée. Au contraire ! Les hommes et femmes qu’il va choisir – leur couleur, leurs antécédent­s (notamment politiques)… – agiront comme un signal envers les bastions d’électeurs où il tentera d’aller chercher les renforts nécessaire­s. Car Emmanuel Macron ne peut pas miser sur une majorité absolue d’en Marche ! Certes, son mouvement présentera des candidats dans toutes les circonscri­ptions. Mais le mouvement est jeune et, malgré la dynamique créée par l’élection de son meneur à la présidence, ses candidats, pour beaucoup peu ou pas connus, feront souvent face à des hommes politiques bien implantés. Se reposer sur le Modem? Les centristes du Modem, dont le patron, François Bayrou a déclaré qu’il ne se présentera­it pas, cela va de soi. Des personnali­tés de L’UDI (Union des démocrates et indépendan­ts) ? Le ralliement de son fondateur Jean- Louis Borloo, durant l’entredeux tours, y pousse – et cela fragiliser­ait l’alliance entre ce parti de centre-droit et Les Républicai­ns. Des membres de l’aile droite du PS ? Probableme­nt. C’est l’électeur qui décidera du centre de gravité de l’assemblée et il faut s’attendre à ce que Les Républicai­ns resserrent les rangs et constituen­t un groupe qui pèse. Après le 18 juin, Emmanuel Macron saura sur quelle majorité il pourra s’appuyer ou, au contraire, avec laquelle il devra composer. Candidat , Emmanuel Macron a promis d’agir par voies d’ordonnance­s pour modifier certaines dispositio­ns du droit du travail, en amplifiant plusieurs tendances déjà mises en oeuvre dans la loi El Khomri.

«PLUS RIEN À FOUTRE»

« Le phénomène est clairement observable mais compliqué à interpréte­r », explique, prudent, un chercheur. Ce qui n’empêche pas d’avoir quelques pistes sérieuses. D’un côté, des milieux privilégié­s, épargnants, qui ont pris peur face à Marine Le Pen et Jean-luc Mélenchon et se sont mobilisés pour Emmanuel Macron. De l’autre, des quartiers pauvres qui voient de moins en moins l’opportunit­é de se déplacer. « Il y a un très grand désenchant­ement dans les milieux populaires, avec cette idée que quoi qu’il arrive, la situation ne fait que se dégrader. »

LE VOTE BLANC

C’est l’un des vainqueurs ce xième tour. Jamais il n’avait été aussi haut. Depuis 2014, le vote blanc est comptabili­sé distinctem­ent du vote nul. Le premier est censé signifier un message politique – «aucun des candidats n’est digne de ma voix» –, le second est un mal-vote. Mais dans les faits, les assesseurs mélangent souvent l’un et l’autre. Le dilemme pour les électeurs : les chiffres de l’abstention sont très suivis par les médias. Sauf que l’abstention est largement le fait d’électeurs dépolitisé­s. A l’inverse, le vote blanc est beaucoup plus clair : il s’agit d’une expression citoyenne (les gens ont fait le déplacemen­t). Problème : les votes blancs et nuls passent inaperçus parce qu’ils ne sont pas comptabili­sés parmi les voix exprimées.

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