Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Préservation et valorisation de la grotte
Devenue célèbre en 2016, la grotte de Bruniquel a été découverte il y a 25 ans par des membres de la société spéléo-archéologique de Caussade. Une première datation des objets trouvés à l'intérieur effectuée il y a 20 ans avait permis de penser que des ancêtres de l'homme y étaient passés il y a près de 47 500 ans. C'était déjà très ancien et faisait de cette grotte une très belle découverte. Mais, grâce aux progrès de la science, une nouvelle datation, extrêmement précise, a pu être de nouveau effectuée en 2014 qui a des donné des résultats tout à fait surprenants ; on a pu établir que les nouveaux échantillons recueillis dataient de – 176 500 ans. Dans cette grotte, on est en présence de restes de l'homme de Néanderthal, et ce qu'on y a trouvé révolutionne toutes les idées que l'on avait pu se faire de cet hominidé. Il s'agit d'une découverte capitale dont le retentissement a été mondial et qui permettra sans doute encore, au fil des années, d'affiner nos connaissances à ce sujet.
Evidemment, une telle découverte, un tel « trésor », mérite qu'on en prenne le plus grand soin et ouvre des perspectives nouvelles quant à son exploitation touristique. La vallée de l'aveyron dispose déjà de nombreux atouts touristiques avec le château de Bruniquel, l'abbaye de Beaulieu et la ville de Saint-antonin-noble-val ; nul doute que cette grotte, même si elle ne pourra jamais être ouverte à la visite, est susceptible d'attirer un nouveau public, à condition de la protéger et de la mettre en valeur.
C'est bien pour cela qu'un comité de pilotage chargé de la protection et de la valorisation de la grotte, constitué sous l'impulsion du Conseil départemental, a été mis en place. Co-présidé par le Président Christian Astruc et le Préfet Pierre Besnard, il rassemble les responsables ou représentants de tous ceux (collectivité, institution, entreprise, particuliers) qui sont concernés par le sujet : l'etat, avec les services de la Préfecture et la Direction Régionales des Affaires Culturelles(drac), la Région notamment avec la DREAL (Direction Régionale de l'environnement, de l'aménagement et du Logement), la mairie de Bruniquel, le PETR Midi-quercy, la communauté de communes Quercy Vert Aveyron, le CNRS, la Société Archéo-spéléologique de Caussade, les riverains, le Groupe Lafarge propriétaire d'une partie du terrain sous lequel se trouve la grotte et qui exploite une carrière à proximité, l'université Jeanjaurès et le département bien sûr. La réunion de ce comité de pilotage, mardi aprèsmidi, a permis de prendre plusieurs décisions et d'établir un calendrier concernant les premières actions à mener.
Concernant la protection du site, la DRAC et la DREAL ont déjà entamé des observations sur place pour établir un état des lieux dans ce domaine. Ils remettront un rapport à la fin du mois avec leurs conclusions. Les risques vont être étudiés et différentes mesures seront rapidement mises en place. De plus, une demande de classement de la grotte au titre des monuments historiques, permettant d'oeuvrer efficacement en la matière, sera prochainement déposée par la DRAC.
En ce qui concerne la valorisation du site, chacun s'accorde à penser qu'il faut en faire, non pas un nouveau musée de la préhistoire, mais quelque chose de très différent, parce que justement cette grotte est à la fois «nouvelle» et « révolutionnaire», axé sur l'homme de Néanderthal et les nouvelles connaissances que l'on en a. Chacun est également conscient que l'on a besoin de spécialistes pour déterminer ce qu'il est possible et judicieux de faire ; c'est la raison pour laquelle il a été décidé de faire appel à un bureau d'études spécialisé qui sera chargé de faire les propositions adaptées en matière de valorisation. Le calendrier prévisionnel, très resserré, permettrait de réaliser une première tranche de travaux assez rapide afin que dès la saison prochaine les visiteurs et les touristes puissent être accueillis et informés de façon convenable et découvrent l'extraordinaire histoire de nos ancêtres qui se trouvent sous leurs pieds. Nos très lointains grands-parents le méritent, tout autant que leurs descendants qui font l'effort de venir leur rendre une petite visite.