Une nouvelle génération

Emmanuel Macron est indéniablement porteur d’un souffle nouveau. On était en train d’assister à un changement de génération. La jeunesse n’est pas en soi une garantie, mais la manière avec laquelle le nouveau président s’est approprié les symboles et les rites de la République montre qu’il va aller à rebours du précédent quinquennat qui avait rabaissé la fonction.

Il n’y eut pas le moindre faux pas, pas la plus petite erreur de protocole ou de mise en scène. En une journée, il a très habilement endossé le costume présidentiel

Emmanuel Macron a réussi son examen de passage. C’était certes le moins difficile. C’est un bon départ. Évidemment, il a vécu le meilleur. Les ennuis commencent maintenant car après le temps de la conquête et de la séduction, le plus dur l’attend. Après avoir beaucoup annoncé une nouvelle ère, l'attente de changement est immense.

Saura-t-il ou pourra-t-il être en même temps de gauche et de droite dans la manoeuvre comme il le fut avec fougue dans ses discours de candidat. La dure réalité de la route l'attend. A ce jour, le macronisme n'est encore qu'une méthode et une vision de la société.

Il y a les échéances qui vont s’enchaîner, les législatives, la constitution de sa première garde rapprochée. Hier, la nomination du chef du gouvernement a donné le ton, aujourd’hui la composition du gouvernement. Le PS étant en lambeaux, il s’agit d’enfoncer un coin à droite. Parce que l’entreprise de refondation ne peut passer que par la mise à bas de l’ordre ancien.

La journée d’investiture a révélé que le nouveau Président prend très au sérieux son rôle de chef des armées. L’avenir dira quel chef militaire est Emmanuel Macron, mais hier il a gagné la bataille de l’image.