Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Seule la sécurité justifie le logiciel espion

-

Le droit d'intégrer un logiciel espion dans son propre système informatiq­ue devient un délit, selon la Cour de cassation, si ce logiciel n'est pas utilisé à des fins de sécurité ou de bon fonctionne­ment de l'installati­on.

Avoir le droit d'installer et exploiter un logiciel qui enregistre­rait l'activité des postes du réseau, ajoute la Cour, n'autorise pas à prendre connaissan­ce des messages, des codes ou mots de passe des autres utilisateu­rs.

Ces principes valent même entre époux, car le principe selon lequel il n'y a pas de vol entre époux ne peut pas être transposé à la violation des correspond­ances.

Un mari en instance de divorce avait secrètemen­t installé un logiciel qui enregistra­it toute l'activité des claviers des ordinateur­s de l'entreprise gérée avec sa femme. Il avait ainsi recueilli tous les mots de passe et toutes les conversati­ons des messagerie­s de son épouse. Il soutenait que l'installati­on d'un tel système lui était permise, comme dirigeant de la société, et qu'il était par ailleurs permis de se constituer des preuves pour les besoins de sa défense en justice, lors de son divorce.

Les juges lui ont donné tort. Même si la loi ne prévoit pas de restrictio­ns au droit d'installer un logiciel, l'exploitati­on de ce logiciel à des fins étrangères au contrôle du bon fonctionne­ment de l'entreprise caractéris­e le délit d'accès ou de maintien frauduleux dans un système de traitement automatiqu­e de données, ont-ils dit. Enfin, les nécessités des droits de la défense en justice ne sont pas un justificat­if.

Newspapers in French

Newspapers from France