Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
En quête de majorité
Le travail de terrain, pour le coup, n’est pas tant de venir expliquer le programme d’un gouvernement, que de s’assurer une majorité au soir du 18 juin. Autrement dit, tout populaire qu’il soit, les choses sérieuses ne commenceront pour Emmanuel Macron qu’au lendemain de la mise en place de la nouvelle Assemblée. En attendant, il pose des jalons, anime ses équipes tel le cadre d’une grande entreprise et prend bien garde de ne froisser personne, notamment les syndicats et en tout cas pas les électeurs.
Avec 7882 candidats en lice pour 577 sièges, soit une moyenne de 14 candidats par circonscription, ces élections législatives 2017 marquent une recrudescence de plus de 21 % du nombre de candidats par rapport à 2012. Le record de 2002, qui avait vu 8444 candidats concourir, n’est pas battu. Pourtant, un tel niveau d’affluence pose problème. Abondance de candidats nuit à la démocratie et il est de l’intérêt du pays d’éviter que les élections soient, pour certains, une quête au subventionnement public
Quoi qu’il en soit, la prochaine Assemblée nationale sera méconnaissable et le renouvellement va être considérable. D’abord, parce que la loi anti-cumul explique pour l’essentiel que 215 d’entre eux ne se représentent pas. Ensuite, parce que LREM, sur des critères stricts, ne présente pratiquement que des visages nationalement inconnus. Enfin, la parité participe à ce renouvellement. Elle est insuffisante – 42 % des candidats sont des candidates – mais elle progresse, surtout grâce à La République en Marche
Dans le Finistère, voilà le favori de la 6e circonscription, Richard Ferrand prévenu par Édouard Philippe, que son sort est suspendu au verdict du 18 juin. Faut-il s’alarmer d’un pareil chambardement ? Pleurer sur la mort des vieux partis et sur notre époque individualiste? Pourtant, 50 % des Français souhaitent que le nouveau Président dispose d’une majorité. Sauf incident, son mouvement devrait donc obtenir plus de 320 sièges et régner… jusqu’aux prochaines élections «intermédiaires» : les municipales de 2020. Ainsi va la Ve République.