Temps nuageux

Dans ce grand ciel bleu qui accompagne les premiers pas d’emmanuel Macron à la tête de l’état, il y a quand même un nuage. Pour l’instant ce n’est qu’un nuage d’altitude, pas (encore) l’un de ces cumulonimbus qui annoncent un changement de temps. Mais il grossit à vue d’oeil. Et en politique, ce n’est jamais bon signe, le ciel peut très vite tourner à l’orage.

Pour avoir bâti une bonne part de leur triomphe électoral sur l’exigence de probité, Emmanuel Macron et son mouvement risquaient à leur tour un méchant retour de manivelle. Il ne s’est pas fait attendre. Rien qui trouble l’ordre judiciaire a priori. Assez quand même pour soulever une mini-tempête dans le landerneau politique.

Après le grand déballage de l’affaire Fillon, la semaine du blanc continue. Pour laver le linge sale de la politique française, Emmanuel Macron doit être las des ennuis de son marcheur et néanmoins ministre Richard Ferrand… une tache sur l’immaculée charte de bonne conduite espérée par le président.

Ce qui est légal n’est pas toujours moral ou ressenti comme tel par les citoyens envers lesquels on ne tolère plus même de se prendre involontairement les pieds dans le tapis. Cela Emmanuel Macron ne peut pas l’ignorer en constatant que les mailles du filet sont encore trop larges et, qu’à force d’en faire trop, la suspicion s’impose jusqu’à mettre à mal l’état de droit même si, comme l’écrivait Racine : «Le bonheur des méchants comme un torrent s’écoule».