Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Lettre ouverte à un ami qui a voté Macron
Nous nous connaissons depuis bien longtemps, depuis les classes primaires. A chaque élection , nos conversations roulent sur la politique. Engagé depuis longtemps dans la famille gaulliste , mes convictions ont toujours été plus fortes que les tiennes, les tiennes empreintes de cette tempérance que l’on dit raisonnable. Nous partageons outre des origines rurales un même milieu que l’on dénomme classe moyenne et avons bénéficié de l’ascenseur social du début de la Véme République, accompagnés par l’ambition de nos familles modestes .
Lors de cette élection présidentielle, nos conversations se sont quelque peu tendues. Chaque propos que je tenais recueillait pour réponse un silence ponctué de critiques acerbes contre les politiques en général : les affaires, les promesses non tenues, les comportements incongrus, les trahisons, le mépris des élites pour les sans grade, tout cela t’apparaissait comme révélateur d’un affaissement de la République et de ses moeurs.
Et, pour la première fois tu m’as dit : «il faut que ça change, je vais voter nouveau, je vais voter MACRON».
Je n’ai vu tout d’abord dans cet aveu qu’un propos en l’air, une provocation attestant d’un désenchantement passager, une de nos complices plaisanteries de toujours. Et puis, au fil des discussions, j’ai senti ta détermination et ta volonté inéluctable de passer à l’acte. Maintenant que MACRON est élu, et au regard des conditions de cette élection qui n’attestent que d’une adhésion polie au personnage, tu parais t’interroger.
Ces valeurs que tu défendais parce qu’elles te paraissaient essentielles : la famille, la justice sereinement rendue, la liberté économique, l’identité culturelle de la France, la vie des zones rurales et la survie de son agriculture, la sécurité pour chacun, la méritocratie, toutes ces thématiques te paraissent déjà négligées voire oubliées. Les affaires sont toujours là et prospèrent dans le silence assourdissant d’un ministre de la justice qu’on a connu plus disert. Le gouvernement provisoire ne parle pas des problèmes qui intéressent les français. En même temps qu’il «escamote » les débats de fond sur le régalien, et qu’il escompte sur une reprise économique européenne pour améliorer la situation de l’emploi, il projette des desseins inquiétants : une philosophie de l’etat acceptant un multiculturalisme, un individualisme ravageur pour la démocratie, dans une douce torpeur promettent le bonheur pour tous et la bienveillance pour chacun. L’empathie règne dans le juste, le beau et le bon.
Le coeur de la société n’est d’ores et déjà pas épargné; la classe moyenne paiera cette douce quiétude par une augmentation de la CSG, l’alourdissement de la fiscalité immobilière et la réduction des avantages de l’assurance vie.
Je n’ose te dire qu’il est un peu tard pour défendre tes valeurs dont tu pensais peut être qu’elles étaient largement partagées. Mais tu as encore une chance, la dernière, si tu souhaites contribuer à l’extinction totale et définitive du Système Hollande. Ne sois pas sensible à cette dictature médiatique qui fait passer MACRON pour un homme providentiel dont il faut admirer les poignées de mains. Méfie-toi de ce renouvellement annoncé, conduit en réalité par des représentants de la société dite civile politisés en sous main, de ces comploteurs et traitres à leur parti en quête de gloriole. Enfin n’ignore pas ces principaux dirigeants socialistes recyclés en centristes pubères si oublieux de leurs moeurs anciennes et de leur responsabilité dans le déclin de notre pays. Reviens dans ta famille de pensée, reprends le combat pour ce que tu as toujours défendu et apporte ton enthousiasme à soutenir en Tarn et Garonne les candidatures de Thierry DEVILLE et Mathieu ALBUGUES qui incarnent avec passion et talent une vraie politique d’alternance, éloignée des mirages des produits marketing qui nous sont proposés.
C’est notre dernière chance, si tu t’abandonnes aux représentants de ce «géant tutélaire et doux», tu risques, nous risquons tous, de voir une vague déferlante de mécontentement montant de nos villes et de nos campagnes porter dans 5 ans au pouvoir un régime autoritaire dont nous penserons qu’il est le salut.
Ami réveille-toi .