Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Humanité
Elle disait que chaque jour de sa vie elle pensait à son père et à sa mère qui n’ont pas survécu à la déportation. De ce chagrin elle a fait le moteur de sa vie. Elle avait pour elle l’intelligence, la beauté, la richesse mais aussi la générosité et le courage de se battre contre les injustices. Sans oublier d’être épouse et mère, d’être heureuse, de vivre dans la joie et la bienveillance. Lorsqu’elle parlait d’un homme ou d’une femme politique, son regard nous révélait une facette qui rendait sympathique le pire d’entre eux. Simone Veil nous a quittés mais elle nous accompagnera encore longtemps pour éclairer notre chemin. Étonnant qu’aucune voix discordante ne soit venue déranger le concert de louanges, elle qui a eu à combattre tant d’ennemis. Tant et si bien que les portes du Panthéon s’ouvrent devant elle, alors que d’autres parmi ses illustres «grandes soeurs», telle Olympe de Gouges, attendent encore.
Et c’est seulement quelques jours après cette disparition que nous célébrons le triste anniversaire de la tuerie de Nice. Dans ce rapprochement inattendu et dérangeant, il y a une définition de notre état d’humanité. Le bien et le mal, l’amour et la haine. Chacun de nous est capable de tout et porte en lui les germes du meilleur et du pire. Et on a vu à Nice la barbarie atroce d’un seul, aussitôt démentie par le courage inouï et la générosité d’une multitude d’anonymes. J’adresse une pensée à toutes les victimes de cette tragique soirée et à leurs proches, toujours dans le chagrin.
A l’exemple de Simone Veil, quelles que soient les circonstances de notre vie, cultivons, chaque jour, en nous le meilleur de notre humanité.