Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Jazz in Marciac : 40 éditions plus tard...

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Une bande de copains qui jouent des impros sur des remorques à fourrage : le premier «festival» Jazz in Marciac ne semblait pas voué à dépasser les balles de foin de son Gers natal. Pourtant, 40 éditions plus tard, «JIM» est l’un des plus importants rendez-vous du genre au monde.

«Il y avait une seule soirée de concert dans les arènes et quelques animations. Des groupes jouaient sur des remorques à fourrage. C’étaient plus des boeufs» : en 1978, Jean-louis Guilhaumon ne savait pas encore qu’il venait de faire naître un festival aujourd’hui régulièrem­ent cité comme l’un des vingt plus importants du genre dans le monde. Le père de «JIM», comme on surnomme Jazz in Marciac, avait alors tout simplement voulu faire sortir le village médiéval de 1.600 habitants du «désert culturel». «Ici à l’époque, à part les fêtes votives...»

Jean-louis Guilhaumon était arrivé dans le Gers en 1971...

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pour son premier poste de professeur de lettres modernes. «Je n’avais pas prévu de rester très longtemps...», confesse-t-il. Depuis, il est devenu maire de Marciac et vice-président PS de la Région Occitanie chargé du tourisme et du thermalism­e. Dans ce fin fond du Gers normalemen­t plus réputé pour le foie gras, le guitariste amateur de jazz a l’idée d’organiser des soirées «vieux jazz».

Il contacte André Muller, un Parisien devenu Marciacais...

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qui avait créé en 1962 le festival de jazz de Saint-leula-forêt (Val d’oise). Avec les moyens du bord —c’est-àdire aucun—, il fait monter sur «scène» ses potes, comme Jean Toupance et le Jazzouilli­s orchestra, qu’il loge et nourrit chez lui. «On avait organisé cette soirée sans trop y croire», se souvient Pierre Morandin, 67 ans. «Mais on a eu du monde: c’était une surprise. Alors, on s’est dit: pourquoi pas?», raconte le bénévole, qui a participé à toutes les éditions.

Effluves de magret et notes bleues

Les moyens sont rudimentai­res mais l’huile de coude des bénévoles, plus de 900 aujourd’hui fait le reste. Le succès de JIM, il est là, assure M. Guilhaumon, refusant la course au gigantisme: «Nouavons atteint une phase qui correspond à ce que nous voulions. Nous ne souhaitons pas développer de nouvelles initiative­s». Propos recueillis.

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Un accordéoni­ste dans les rue de Marciac.

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