Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Une rentrée de transition
Fébriles, l’estomac noué parfois, ce sont 12 millions d’élèves qui ont repris le chemin de leur établissement. Les uns ont cours pendant quatre jours, d’autres une demi-journée de plus. La réforme des rythmes scolaires est l’une des mesures clés de la première rentrée du président Macron, avec la limitation à douze élèves par classe dans les CP des quartiers les plus défavorisés. Pris par le temps, soucieux de ne pas multiplier les fronts, le gouvernement avance à pas de loup avec le milieu éducatif en prenant garde à ne pas renverser la table dès sa première rentrée.
Du côté des élus locaux, même constat. La liberté laissée aux maires d’organiser le temps scolaire les a ravi mais elle a aussi contribué à affaiblir l’unicité de l’école.
L’urgence gouvernementale est d’abord d’éviter tout couac en ce jour de rentrée. Les vraies réformes interviendront plus tard.
Pour autant, il ne s’agit plus d’innover pour se débarrasser d’un système d’enseignement tenu pour périmé, mais bien d’en revenir aux fondamentaux de l’apprentissage à l’école primaire. C’est une révolution de bon sens : Apprendre à lire, écrire et compter est la mission élémentaire confiée à l’école primaire.
Cette remise en ordre est néanmoins menacée par la réduction des emplois aidés au service de l’école et par les incertitudes sur la revalorisation des traitements des maîtres.
Ainsi il flotte comme un parfum de neuf sur cette rentrée. Le coup d’éponge du nouveau ministre semble avoir effacé tous les sujets inscrits de longue date au tableau noir et qui ont nourri tant de polémiques. Bien noté à droite, le ministre Blanquer veut apparaître comme un conservateur-progressiste car les chantiers restent nombreux. Plus que des batailles sur des programmes, l’éducation en France attend toujours une remise à plat, tant ses résultats méritent d’être améliorés. Les budgets sont énormes et les résultats mitigés.