Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

APL contre RSI

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La baisse de L'APL de 5 euros est la version 2017 du sparadrap du capitaine Haddock. Présentée maladroite­ment par le gouverneme­nt, c'est Emmanuel Macron qui en a hérité. Il tente maintenant de la refiler aux propriétai­res.

Une sortie aussi étrange qu’improbable. Elle aurait prêté à rire si elle ne venait pas du Président de la République. «J’appelle publiqueme­nt tous les propriétai­res à baisser les loyers de 5 euros par mois» pour compenser la baisse des allocation­s révélée au beau milieu de l’été.

L'ampleur prise par l'affaire a quelque chose d'ébouriffan­t. L'erreur de l'exécutif et, au passage, des technocrat­es de Bercy, est de ne pas avoir anticipé l'impact d'une mesure enfantée sous le précédent quinquenna­t. Mieux aurait valu attendre la grande réforme de l'aide au logement que de passer un coup de rabot sur un système jugé dépassé, cher et inefficace.

Cet appel à la générosité des propriétai­res vient brouiller l’écoute d’un gouverneme­nt de nouveau en marche après un été plus qu’agité. Le gouverneme­nt avait retrouvé un peu d’air, Emmanuel Macron vient de lui couper le souffle et cette interventi­on vient brouiller une réforme bien plus importante, celle du RSI.

Tout sauf anodine, cette nouvelle réforme du gouverneme­nt concerne le quotidien de millions de travailleu­rs indépendan­ts. Macron avait promis de supprimer le RSI, un régime spécial créé à leur attention en 2006 et qui les irrite au plus haut point. En rapatriant leurs retraites et assurance-maladie dans le régime général de la Sécurité sociale, le gouverneme­nt a décidé d’en finir. La réforme présentée vise à protéger, rassurer et réassurer les travailleu­rs indépendan­ts qui dépendent de leur activité propre, acquittent eux-mêmes leurs cotisation­s et se sentent en insécurité dans leur environnem­ent spécifique.

Tous ceux qui ont eu affaire à ce machin vont d’abord pousser un soupir de soulagemen­t. Cette raffarinad­e datant de 2005 a vécu et c’est tant mieux. D’ailleurs, tout le monde ou presque était d’accord pour jeter ce bazar aux oubliettes. Une bonne chose aussi est la continuité des droits pour un salarié devenant indépendan­t. Les indépendan­ts ne peuvent qu’applaudir.

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