Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Sans surprise
Même si la nature des élections sénatoriales rendait le résultat prévisible, la défaite fait mauvais effet. Car, l’expérience le prouve, les élections sénatoriales relèvent autant de la mécanique que de la politique.
Réservées aux grands électeurs, elles présentent souvent l’exact reflet des derniers scrutins locaux (ici, les municipales de 2015 et les régionales de 2015). 2014 et 2015, c’était avant En Marche, une époque où la droite fonçait toutes voiles dehors vers une élection présidentielle qui ne pouvait lui échapper.
Emmanuel Macron, malgré sa jeunesse, ne peut pas plus que de Gaulle, par son référendum de 1969, enjamber d’un pas pressé la deuxième chambre du Parlement, détentrice de la représentation des territoires. Une vague LREM était mission impossible avec un parti trop jeune pour disposer de grands électeurs encartés, notamment dans un monde rural abandonné, échaudé par des mesures lapidaires pesant sur la taxe d’habitation ou les contrats aidés. En revanche les sortants, à majorité LR et centristes, résistent très bien. Les socialistes – deuxième parti du Palais du Luxembourg – et les communistes préservent difficilement leurs positions.
Le parti présidentiel essuie logiquement sa première défaite. Un mouvement d’autant plus renforcé que, à force d’annonces et de coups de rabot, Emmanuel Macron a braqué les élus locaux.
Mais Emmanuel Macron a besoin des sénateurs pour réformer la Constitution. Il tentera de nouer des alliances dans une assemblée où les clivages sont moins imperméables que chez les députés. Mais rien n'indique qu'il arrivera à ses fins avec un Sénat dominé par LR. Il aura alors une arme ultime : le référendum.