Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Un patrimoine à préserver
La semaine passée, c’est tout un aréopage d’architectes des bâtiments de France, conservateurs, ingénieurs, responsables d’inventaire venus des quatre coins de l’hexagone qui nous a fait l’honneur d’une visite officielle au pays de la terre crue.
Peu de chance, ironiseront certains, que le très médiatique Stéphane Bern, récemment nommé « Monsieur patrimoine » par le Chef de l’etat et qui affiche un net penchant pour les châteaux et les cathédrales, fasse de la sauvegarde de nos vieilles demeures en terre et paille une priorité. Pas grave : il y a déjà une bonne dizaine d’années que la singularité de notre habitat ancien a suscité ici et là et plus particulièrement en pays Midi-quercy une prise de conscience de sa valeur culturelle et touristique, mais aussi de la menace de disparition qui, urbanisation et souci de modernité obligent, pèse sur lui ; et plus longtemps encore que, bottes de sept lieues aux pieds, nombre de passionnés ou missionnés arpentent nos campagnes pour étudier, recenser, restaurer ces éléments intimement liés à nos paysages familiers et sensibiliser à l’importance de leur conservation.
La semaine passée (voir notre édition de samedi), c’est tout un aréopage d’architectes des bâtiments de France, conservateurs, ingénieurs, responsables d’inventaire venus des quatre coins de l’hexagone qui nous a fait l’honneur d’une visite officielle au pays de la terre crue pour y découvrir l’une de ses réalisations les plus représentatives.
Construite à la fin du Xixème siècle par une équipe de bâtisseurs locaux, la ferme du « Raoussou » à Stchristophe, habitation et grange-étable, offre en effet un témoignage complet et quasi-intact, de la fabrication - à l’aide de la matière première extraite sur place - «du tuile » comme on disait alors , de sa mise en oeuvre, ainsi que du savoir-faire de ces artisans-paysans polyvalents, tout à la fois architectes, maçons, charpentiers, menuisiers, capables, à partir de techniques ancestrales, de livrer à leurs clients du bâti «clé en main ».
Autant d’éléments qui ont vivement intéressé et parfois surpris les « stagiaires », sensibles par ailleurs au charme bucolique de ce coin perdu de la campagne moliéraine, bien loin de la folie du monde…