Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Dire du mal*
Lorsqu’au moins deux personnes parlent d’une troisième, c’est le plus souvent pour en dire du mal. Cela nous est arrivé. De dire du mal des autres, mais aussi d’être critiqué par nos «amis» dans notre dos. Nul n’est épargné.
Il paraît que c’est une habitude typiquement française, depuis l’homme de Cro-magnon, en passant par l’époque révolutionnaire. Nous sommes des râleurs pathologiques et tout y passe. Les amis, les puissants, les petits, le temps, les voisins. Ce serait le moyen d’éviter de se remettre en cause en soulignant les faiblesses des autres, histoire de se sentir supérieur à eux. De créer une complicité avec autrui au détriment d’un tiers. D’évacuer angoisses et peurs du lendemain en trouvant un bouc émissaire. Mais, avec la surenchère, le dénigrement dérape facilement vers la calomnie, le mensonge et la méchanceté qui, on le sait, finit toujours par revenir aux oreilles de la cible. Le médisant se retrouve un jour ou l’autre isolé, victime à son tour et encore plus amer. Cela remonte souvent à l’enfance où l’on était systématiquement critiqué. Cela devient une habitude vis-à-vis des autres mais aussi de soimême.
Si vous vous reconnaissez, rassurez-vous. En prendre conscience est déjà un grand pas. Il faut rester en alerte et la prochaine fois que l’envie vous démangera de casser du sucre sur le dos de votre prochain, prenez le temps d’une pause et imaginez un autre discours, positif celui-là. Vous ferez alors l’expérience magique de vous sentir bien, léger, heureux. Et même si votre interlocuteur s’étonne de ce revirement, tenez bon et engagez-le à vous imiter. Une autre complicité ne demande qu’à s’inviter entre vous, pour vous sentir miraculeusement de bonne humeur et optimiste.