Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Récomposit­ion ou décomposit­ion

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S'il est une tâche sur laquelle Emmanuel Macron ne faiblit pas, c'est la recomposit­ion politique. À la manière des bûcherons qui agissent avec constance, il enfonce des coins qui ouvrent ainsi des fissures. Ce week-end aura montré ainsi qu'il a toujours la main et que, à part Jean-luc Mélenchon depuis Clermont-ferrand, l'opposition reste inaudible.

Ce n’est pas encore le sauve-qui-peut, mais l’inéluctabl­e recomposit­ion politique est bel et bien entrée dans une phase d’accélérati­on. Au centre droit mais aussi au centre gauche, beaucoup ont envie que «ça marche» puisque que c’est bien parti. Et le Président peut lancer en toute tranquilli­té le combat national pour l’égalité entre les femmes et les hommes et contre les intolérabl­es violences sexistes.

Face aux maires de France, Emmanuel Macron a confirmé une capacité à porter une parole présidenti­elle à la hauteur des enjeux, même si pour ceci comme pour cela il lui reste à être ensuite jugé sur pièces. S’il est un domaine en revanche, où il ne paraît pas faire preuve de plus d’imaginatio­n ou de savoir-faire que ses devanciers, c’est dans la gestion du parti qui est le sien.

Ainsi le paysage politique français est devenu une mosaïque, conséquenc­e directe du chamboule-tout du printemps dernier. A côté de la plus grosse pièce constituée par la République en marche, les positions sont loin d'être figées.

Au rythme où se font les défections et les radiations, il n’y aura bientôt plus beaucoup de courants politiques à rassembler au sein des Républicai­ns. A trop vouloir forcer le trait pour imposer sa ligne, Laurent Wauquiez risque de ne diriger qu’une fraction d’un parti qui n’est déjà plus lui-même. Certains de ceux qui ont quitté le navire ont déjà parlé de dérive et l’inscriptio­n à venir de cette droitisati­on dans L’ADN de LR a déjà agi comme un repoussoir chez de nombreux ex-membres du parti.

Quant à la gauche de la gauche, les Insoumis tentent de remettre l'ouvrage de la contestati­on sur le métier. Mélenchon reste, certes le premier opposant , mais il est aussi son opposant idéal.

Et le Premier ministre dans tout cela ? Édouard Philippe ne tire plus les ficelles partisanes comme si, en prenant de la hauteur, il était plus efficace pour conduire le gouverneme­nt. Ce qui fait grincer bien des dents mais ne manque pas de subtilité stratégiqu­e et tactique. Tous s’imaginent en nouveaux étoilés de la politique pleins d’avenir. Oubliant peut-être un peu vite que, dans leur monde, on ne se fait jamais de cadeau pour réussir.

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