Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Tous égaux ?
Cette semaine, Mathilde a assisté à l’enterrement de la maman d’une amie chère. Un après midi de semaine avec, pourtant, beaucoup de monde pour accompagner cette bonne chrétienne, aimée de tous. Fille d’immigrés italiens née en France, elle était devenue mère au foyer après son mariage pour élever ses six enfants. Quatre filles et deux garçons. Puis elle avait repris une activité avant de tomber malade. La vie ne l’a pas épargné avec notamment deux grands chagrins. La disparition de son époux et celle, contre nature, de l’un de ses fils. Elle a pourtant toujours gardé sa foi en la religion. Le témoignage de ses enfants et de sa petite fille étaient simples et émouvants. Émotion, dignité et ferveur définissent ce moment de partage et de communion dans le souvenir de cette femme admirable qui restera dans le coeur de ceux qui l’ont connue et aimée.
Quelques jours plus tôt, tous les medias titraient «La France pleure». Johnny Hallyday avait fini par succomber à sa longue maladie. Même si, dans sa jeunesse, elle avait dansé sur certains de ses «tubes», Mathilde ne se sentait pas concernée par cette affirmation. Face aux inconditionnels du rocker français, d’autres s’étonnaient de ces funérailles quasiment nationales, retransmises en direct sur une chaîne de télévision nationale, en présence de trois présidents de la République, dont deux ex. Les plus outrés faisaient remarquer qu’on honorait ainsi officiellement un fraudeur au fisc (il était domicilié en Suisse pour cela), alcoolique et drogué. D’autres, rapportaient que, d’après ses proches, c’était un garçon simple, gentil et agréable qui avait, pour son malheur, amassé une immense fortune au profit de son entourage, pas toujours bien intentionné ni de bon conseil. Même si les cimetières se trouvent souvent «rue de l’égalité» et comme le démontre ces deux événements pratiquement simultanés, il y a beaucoup de différence selon que vous soyez «puissant ou misérable».