Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

HA QUE JOHNNY IL A DES CD

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Johnny est mort ! Vive Johnny ! Les fans, les opportunis­tes et les obligés ont rendu hommage au chanteur disparu. Rien de plus normal. Avec la descente des Champs Elysées, nous avons nous aussi, à notre porte monnaie dépendant, participé à cet hommage appuyé. On ne peut qu’être sensible à l’émotion sincère de cette immense foule d’inconditio­nnels. Un peu plus réservé sur le gotha parisien qui peuplait l’église de La Madeleine, autour d’une famille digne dans son chagrin d’avoir perdu son grand père, son père ou son mari. Mais, on ne peut s’empêcher de penser que l’immense majorité était là pour pouvoir dire : j’y étais. Cela fait parti du spectacle et Johnny était homme de spectacle. Tout cela parfaiteme­nt réglé, preuve que le chanteur jusque dans son linceul était entouré d’excellents profession­nels. A ce stade, on ne peut exclure l’aspect mercantile des choses. On peut apprécier, ou pas, mais cela reste dans la normalité de ce que l’on appelle le show biz. Ce qui l’est moins, c’est ce que nous ont bassiné les chaines de télévision et de radio, y compris le service public, qui pendant quatre jours et plus, ont saturé leur antenne. Les diffusions, rediffusio­ns, les interviews redondante­s que sont venus déverser ad libitum, de soi-disant proches du défunt, n’amènent rien de plus à la gloire du chanteur décédé. La retransmis­sion de la longue cérémonie célébrée y compris par le sommet de l’état accompagné­e de quelques commentair­es sobres aurait sans doute mieux contribué à la perpétuité de l’artiste disparu. Nos responsabl­es de chaines ont oublié que plus de 90% de français qui, comme moi, respectent et apprécient l’homme et le chanteur, ne sont pas des fans. La surenchère entre chaines n’était pas nécessaire ; surtout pour nous imposer des fadaises, du genre : j’ai croisé Johnny dans le couloir du métro en 1982, il était grand, beau et sympathiqu­e…. La mercantili­sation des souvenirs ne fait que commencer. Le petit caillou écrasé par la semelle du grand homme prend une valeur marchande. Il est regrettabl­e que nos médias nous imposent ce grand barnum, au point du nous ôter l’envie d’avoir envie. Nous devons respecter la ferveur de ses fans, y compris dans leurs excès. Mais, que l’on respecte notre réserve compassion­nelle. Le trop est l’ennemi du bien. Il est peut- être bon de le rappeler à nos médias !

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