100 kilos de cannabis : rififi à Albasud

Plusieurs individus menaient contre lui une action punitive où il était agressé et sérieusement blessé, mais il réussira à s'enfuir de ce traquenard en prenant les jambes à son cou.

Une affaire plutôt “stupéfiante” avec ces trois comparses qui ont récolté cent kilos de cannabis sur une plantation illégale de cannabis située dans la zone d’albasud. Deux prévenus, Mickael et Miloud, étaient jugés mardi, le troisième étant mineur au moment des faits. C’est donc une affaire peu commune comme le relèvera le tribunal pendant l’audience.

Le 16 septembre 2015, après un repérage, ils passaient une partie de la nuit, d’1h30 à 6h du matin, sur ce champ improvisé et chargeaient un camion-benne de leur récolte. Soit quatorze pieds de cannabis, deux cents branches longues d’un mètre... Les cent kilos de ce chargement représentent environ dix kilos de produits une fois conditionnés, confirmera le tribunal. Le tout était transporté dans l’appartement de Mickaël, un jeune mécanicien de vingtquatre ans qui aura déjà effectué quatre mois de détention provisoire. La présidente insistera et s’étonnera que ce jeune qui au moment des faits travaillait, dont le casier judiciaire était vierge, et même s’il consommait du cannabis, se soit retrouvé dans un engrenage de cette envergure.

Pour quelqu’un qui n’avait pas de casier, c’est un drôle de passage à l’acte...

Deux jours après la virée nocturne d’albasud et se sentant en danger de mort suite à un guet-apens, le prévenu fera appeler les gendarmes par une tierce personne. Les planteurs n’ayant de toute évidence pas l’intention d’en rester là, il avait entre temps fait l’acquisition d’une arme : “... pour me défendre...”. Son avocate expliquera que Mickaël ayant des craintes concernant le mineur qu’il hébergeait chez lui: il décidait de faire prévenir les autorités. Quant à la surprise des gendarmes, elle fut de taille lorsqu’ils pénétrèrent dans l’appartement rempli de cannabis et de matériel du “parfait petit dealer” lâchera un magistrat. Pour sa part Miloud, quinze mentions sur son casier et qui purge une peine de quatre ans suite à une affaire d’extorsion, il minimisera sa participation “... moi, je suis venu avec un simple sécateur, c’est tout...” Puis, il expliquera à la présidente du tribunal que si l’on est remonté jusqu’à eux:

“... Monsieur, c’est vanté, vanté d’avoir de l’herbe et voilà...”.

Beaucoup de questions resteront tout de même sans réponses. Les trois protagonistes n’ayant pas dit grandchose, sauf de reconnaître les évidences du dossier; une piste semblait se dégager sur le fait que les planteurs ont pu les identifier. Ils auraient eu accès à l’enregistrement de caméras de vidéosurveillance proches du lieu de la plantation. Quant au guetapens dont a été victime Mickaël, deux jours après le délit, il s’est déroulé au stade de Montech, précisait son avocate. Plusieurs individus menaient contre lui une action punitive où il était agressé et sérieusement blessé, mais il réussira à s’enfuir de ce traquenard en prenant les jambes à son cou. Il est condamné à un an dont huit mois de sursis et une mise à l’épreuve. Pour Miloud le verdict est d’un an de prison.

Une plantation de cannabis. ( Ph. illustration).