Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Les feux de l’amour
Avec cette politique de fermeté, Mariano Rajoy visait à provoquer un sursaut "unioniste" parmi la majorité silencieuse. Pari perdu. Au soir des élections de ce jeudi, marquées par un taux de participation record, la Catalogne en est, électoralement, quasiment au même point qu’avant.
Dans une Espagne ravagée par la crise économique, l’intérêt supérieur devrait commander de ranger les drapeaux. C’était le calcul de Mariano Rajoy et c’est raté.
Incontestablement, c’est le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, qui se retrouve désavoué, n’obtenant que trois petits sièges pour ses amis du Parti populaire espagnol au Parlement de Catalogne. Et cette défaite va peser très lourd. D’abord, parce qu’elle ne lui permet pas, à l’évidence, de résoudre la crise constitutionnelle avec les indépendantistes catalans. Et surtout parce que son gouvernement minoritaire va se trouver encore un peu plus fragilisé qu’il ne l’est déjà.
Pour autant, pendant que Puigdemont use de son tremplin européen pour parader et prend à témoin l’opinion internationale, le chef du gouvernement espagnol ne change pas une stratégie qui perd. Il se cabre à son habitude, multiplie les faux-semblants et même pontifie.
L’intention immédiate est de faire passer sa déroute électorale pour mineure, réflexe assez pathétique. Le calcul à terme est aussi que ses adversaires trouvent en eux les clés de leur propre déconfiture, plan pour le moins sommaire venant de l’un des grands d’europe.
En attendant, c’est à Mariano Rajoy de prendre acte du résultat et de s’efforcer, au moins, d’éviter d’accentuer la crise.
Les tendances indépendantistes existent et continueront d’exister, mais avec des popularités très inégales selon les époques. Elles sont probablement plus fortes quand les peuples doutent de l’influence de leur nation et de l’europe sur le cours de la mondialisation, et quand ni la nation ni l’europe ne proposent un horizon enviable et rassurant.