Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Le peuple de l’herbe

Aujourd’hui, vegan et végétarien ne sont plus de gros mots mais des pratiques alimentair­es en vogue

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La mention apparaît à la carte du chef étoile Hervé Busset, à Conques. Le fruit de plus de 10 ans de travail des plantes qu’il cueille dans la nature en complément du marché. Au menu lasagne de butternut, aubergine à l’huile d’olive ou encore pomme reinette à la berce… tout est fait à partir de produit frais donc rare en hiver. Du coup cette carte végan est éphémère et ne fut proposée qu’au mois d’octobre.

La cause animale et l’environnem­ent sont souvent la première raison de ce choix alimentair­e. « Love animals, go vegan» tel est le slogan qui a amené les défenseurs de la cause «animaliste» à se retrouver face aux éleveurs lors du sommet de l’élevage à Cournon-d’auvergne. Aujourd’hui, manger « Végan » : prononcez le « n » à la fin, ça fait genre.

Sans aller jusque-là, on peut être végétalien, flexitarie­n ou végétarien. La viande est l’aliment non grata de ces pratiques alimentair­es certes encore marginales, mais qui semblent s’ancrer dans la durée, via une prise de conscience dépassant le phénomène de la seule tendance ou de l’engouement « bobo », ou « ex-baba ».

Ici , les saucisses de hotdogs ont l’aspect et parfois la couleur des carnées, mais la comparaiso­n s’arrête là. Blé, soja, tapenade d’algues les composent.

Il faut dire que se revendique­r végétalien ou végan ne se résume pas à une fourchette propre de toute goutte de sang… le volet environnem­ental est également mis en avant. L’élevage étant accusé de nombreux maux dont ceux de produire des gaz à effet de serre et de consommer beaucoup d’eau.

Ainsi, se tourner vers le végétal ne signifie pas réduire son alimentati­on à des pommes de terre bouillies, des carottes râpées ou une feuille de laitue à peine huilée.

Etre végan c’est l’art d’épicer ses légumes, de marier les goûts et de faire du végétal, non un accompagne­ment, mais un plat à part entière et qui, de surcroît, donne du plaisir.

Ils font ainsi de la mousse au chocolat mais ici pas de blancs d’oeuf montés en neige mais du jus battu… de pois chiche, pour une consistanc­e à s’y méprendre.

Reste que si les carnivores et les éleveurs ont l’impression de voir le mot « végan » surgir à tous les coins de rue, voire les « agresser », la réalité du mouvement est bien plus modeste.

Les profession­nels du secteurs prônent plutôt la tolérance en matière alimentair­e en invitant tous les gourmands, quel que soit leur « régime », à plonger leur fourchette dans ses plats.

Finalement , manger végan, c’est comme manger italien ou asiatique. C’est une histoire de curiosité et il n’est pas utile de montrer patte « verte » pour en profiter.

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Des repas uniquement à base de végétaux, c’est possible

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