Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Héroïne : un gros bonnet condamné ?
Trafic d’une ampleur sans précédent
Le prévenu devait comparaître pour détention et cession de stupéfiants sur les périodes de 2013 à 2014. Mais Samir ne se rendra pas à l’audience de mardi. Son avocat insistera devant les magistrats : “... Il est retourné d’où il venait, c’est-à-dire vivre à Orléans et son travail ne lui a pas permis de se rendre à Montauban...” On comprendra : un travail intérimaire avec des missions contraignantes.
Une affaire de drogue dure sous fond d’héroïne et de cocaïne...
... avec un réseau démantelé en son temps par la gendarmerie. Seulement, outre l’accusé qui n’est pas présent et l’ensemble des protagonistes sous les verrous pour d’autres affaires, la présidente lâchera : “personne est là...” Quant au ministère public, en matière de stupéfiants : “ce dossier est assez classique.” Des protagonistes arrêtés et qui appliquent l’adage “N’avoue jamais”. Une affaire où les nombreuses déclarations sont formelles et les fournisseurs d’héroïne connus. En faisant le calcul d’une revente à 45000 euros pour un kilo et demi de marchandise sur trois transactions seulement ; la procureure, qui demande vingt-quatre mois de prison, estimera que ce trafic était d’ampleur. Des écoutes téléphoniques viendront étayer les accusations.
“On nous dit sans le moindre doute !”...
... s’exclamera le défenseur qui ne l’entend pas de la même oreille et pour qui son client n’a sûrement pas l’envergure d’un caïd de la drogue : “on ne s’aventure pas dans un trafic à quarante cinq mille euros quand on ne connaît pas.” Rappelant qu’il a un casier judiciaire de voleurs mais rien concernant les stupéfiants. Et de reprocher au tribunal la confiance aux propos des trafiquants de drogue accusateurs. “C’est lui le chef ? C’est lui qui fait peur ?”, s’emporte-t-il dans la salle pratiquement vide et qui résonne de ses doutes. “Mais, où sont les preuves ? Un petit voleur ne devient pas le patron d’un trafic d’une ampleur sans précédent à Montauban... Je ne vois que des doutes et pas de preuves tangibles.”
“Vous êtes là pour nous dire si Samir était le patron de ce trafic ?”
En reprenant le fil : “Il n’y a pas d’éléments que l’on puisse lui mettre à charge... Quatre personnes qui trafiquent et lui n’a rien fait. Il faut des preuves. Le casier ne correspond pas et l’on ne s’invente pas grand patron à ce niveau-là. On n’achète pas trois kilos d’héroïne comme ça...” Après avoir conclu sur la vie rangée de Samir à Orléans entre des contrats d’intérim très éprouvants et le grand dévouement d’un fils pour sa mère; le tribunal mettra fin à la plaidoirie avec 18 mois d’emprisonnement.