Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Pris au piège dans une impasse, il reçoit un coup de carabine
“Il m’a frappé, j’ai pris une carabine pour faire peur... J’ai dit : casse-toi et il a dit : sors de là vieux con...”, ainsi s’exprime le sexagénaire qui se retrouve face au tribunal pour des faits de violence aggravée commise le quatre octobre deux mille quinze à Montauban.
L’homme a déjà été condamné pour homicide involontaire en deux mille deux dans un état de conduite alcoolisée. La victime, un jeune homme, qui venait récupérer son père chez le prévenu après une soirée où l’alcool avait coulé à flots racontera d’une voix blanche : “j’ai appelé mon père au téléphone et il était incapable de rentrer avec son scooter. J’ai dit : je viens te chercher. Quand j’arrive, Francisco est là avec un fusil. J’ai demandé que mon père vienne et mon père m’a dit : pars, il va te tirer dessus.” Puis, après quelques rebondissements, ils se sont agrippés chacun à un bout de la carabine qui lui servait à chasser le sanglier et le coup est parti. Blessé dans le bas-ventre, également à la main:
“on est passé proche du drame. Une grande, grande chance que la victime soit vivante...”
expliquera la procureure, en rajoutant qu’il avait été condamné pour violence le 4 octobre 2015 et craignait un risque de récidive. Dans ces brumes alcoolisées, pas de circonstance atténuante, dira la magistrate et s’adressant à lui avec détermination: “pourquoi cette arme était rechargée si c’était accidentel ? Ca ne suffisait pas? Soyons sérieux deux minutes. Et monsieur, il était armé quand il est venu chez vous ?” Avec un taux de 0,89 g d’alcool dans le sang, son avocat sera clair : “une bouteille de pastis et quelques verres de vin qui auraient mis un régiment à terre.” Dans sa défense, il invoquera des individus marqués par la vie ne sachant ni lire, ni écrire. “Il ne sait pas le dire. On a du mal à reconnaître, à dire pardon. On est rigide. Je ne crois pas qu’il l’attendait avec sa carabine.” L’accusé qui avait pratiquement fait neuf mois de préventive est condamné à vingt-quatre mois de prison dont douze avec sursis et une mise à l’épreuve.