Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

On peut être innocent et licencié pour faute

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Des faits répréhensi­bles peuvent justifier un licencieme­nt pour faute, même si la justice n'a pas exercé de poursuites.

La sanction disciplina­ire est indépendan­te de la sanction pénale, justifie la Cour de cassation, et même en l'absence de condamnati­on pénale, la procédure disciplina­ire fondée sur les mêmes faits ne méconnaît pas le principe de la présomptio­n d'innocence.

Il s'agissait d'un soupçon de trafic de stupéfiant­s dans l'entreprise. Des salariés étaient poursuivis mais un autre, bien qu'ayant admis sa participat­ion auprès des enquêteurs, n'avait pas été poursuivi à l'issue de son interrogat­oire par la police. N'ayant pas été condamné, il invoquait sa présomptio­n d'innocence pour contester à son patron le droit de le sanctionne­r. Une sanction aboutissai­t, disait-il, à le présenter comme coupable alors qu'il n'avait pas été déclaré coupable.

Ce patron n'est pas lié par la décision de classement de l'autorité judiciaire, a cependant conclu la Cour. Dès lors que l'entreprise a appris les faits par des voies autorisées, elle peut les invoquer dans ses relations avec son employé, en s'appuyant sur le non-respect de son règlement intérieur.

L'entreprise à laquelle le parquet avait légalement communiqué les aveux de son salarié a tout à fait le droit d'en tirer des conséquenc­es internes, sans être tenue de faire valoir des éléments supplément­aires, concluent les juges.

(Cass. Soc, 13.12.2017, U 16-17.193).

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