Les fouilles de la place des Moines réservent des surprises

Samedi matin, la Société des Amis du Vieux Saint Antonin a invité Bertrand Poissonnier, archéologue de L’INRAP (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives) à présenter au public le compte-rendu des fouilles en 2017 de la place des Moines.

Ce n’est pas la première fois que des archéologues tentent de découvrir les trésors que recèlent les sous-sols de la bourgade dont l’histoire fut mouvementée. On a retrouvé des dessins de 1760, où figurent déjà les contours des vestiges de l’abbaye du 9ème siècle, rasée à la fin du 16ème siècle au moment des guerres de religion. Les murs de l’abbaye et de son chevet y figurent en esquisse. Au moment de la construction du bâtiment thermal, (entre 1912 et 1915) d’autres fouilles ont mis au jour mais aussi désorganisé les sépultures. En 1987, lors d’un projet d’implantation boisée, une équipe d’archéologie de Toulouse fait apparaître une structure en forme de polygone de différentes fondations remaniées ou consolidées au fil des époques, et surtout des ossements innombrables, des tombes et des sépultures à chaque niveau de creusement du sol. On sait depuis le 19ème siècle qu’un cimetière de 1000 ans d’inhumation de la population de Saint Antonin, de 817 à 1817, recèle un témoignage fabuleux de l’histoire du bourg, il a été déménagé en 1817. Mais ce qui surprend notre archéologue actuel, c’est la présence sous ces ossements en couches successives de tombeaux scellés, renfermant des personnages importants de l’histoire, et enfouis sous les fondations de l’abbaye. Des vestiges romains y sont certainement cachés et le potentiel de fouilles est remarquable. De nombreuses questions se posent : que cachent ces tombes ? Comment se fait-il que l’on ait détourné le cours de la Bonnette pour construire des édifices religieux ? L’abbaye avait-elle les «pieds» dans l’aveyron ? Autant de questions qui nous laissent penser que ce site est le noyau de l’histoire de Saint Antonin qui n’a pas fini de révéler ses secrets.

Dans sa volonté d’aménager la place des Moines, la municipalité s’est engagée, après différentes propositions, à des fouilles programmées, tout en implantant des panneaux afin d’informer le public de l’avancée des recherches. Saint-antonin n’a pas livré tous ses mystères, et le temps historique nous invite à la patience.

La place des Moines, lieu des fouilles.

Le président de la SAVSA face à un public curieux.

Photo aérienne des fouilles de 1987.