Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Il n’est jamais trop tard

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Une évidence : les parcours doivent être adaptés aux besoins du marché du travail. Seulement 296 000 jeunes ont emprunté la voie de l’apprentiss­age en 2017. Un niveau qui stagne depuis des années. Il faudrait largement aller audelà des 300 000 nouveaux entrants par an.

L’apprentiss­age est le cousin dédaigné de l’éducation, qui ne jure que par le baccalauré­at et les filières générales. C’est le paradoxe de l’ap- prentissag­e, loué pour ses vertus, mais considéré comme une voie de recours, rarement comme un pre- mier choix. C’est pourtant celui qui permet aux boulangers, maçons, cou- vreurs… d’exercer un emploi qualifié.

Le monde de l’apprentiss­age n’est ni blanc, ni noir. Il se doit, simplement, d’être réglementé. En assoupliss­ant les normes pour les entreprise­s et en renforçant l’attractivi­té de la filière pour les jeunes -et les moins jeunes puisque la mesure est étendue jusqu’à 30 ans-, le gouverneme­nt entend ainsi réduire le nombre de postes non pourvus faute de compétence­s disponible­s. Un déséquilib­re qui coûte aux entreprise­s en même temps qu’il agit au détriment des demandeurs d’emploi.

Reste également à convaincre certains patrons que les apprentis ne sont pas là pour balayer l’atelier ou pour servir le café. Combien de jeunes se plaignent d’être considérés comme des bouche-trous alors qu’ils devraient bénéficier sans cesse de l’expérience des anciens pour se qualifier ! Au-delà de l’élan donné par le gouverneme­nt, c’est un changement de mentalité qui doit intervenir dans toute la société.

Édouard Philippe et ses ministres concernés ont donc retroussé leurs manches. Priorité aux branches. L’affaire n’est pas encore bouclée mais les régions protestent s’estimant délestées de leur compétence en matière d’aménagemen­t des territoire­s. Mais que les métiers reprennent la main sur la fabricatio­n de leur relève, n’est-ce pas simplement le bon sens?

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