Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Robert d’artois reçu à l’académie de Montauban
Lors de la séance publique du 5 mars à 17 heures, le président Jean-luc Nespoulous recevra, au nom de l’académie, Robert d’artois, élu le 6 novembre 2017 au onzième fauteuil en remplacement du préfet Jean Keller auquel il rendra hommage. Cet ancien professeur de philosophie, ancien sportif, ayant intégré l’encadrement supérieur du ministère de la Jeunesse et des Sports, présentera une conférence ayant pour titre « Giordano Bruno, penser l’infini : une révolution ».
Giordano Bruno (15481600) n’est pas le premier à affirmer que l’univers est infini, des penseurs présocratiques grecs l’ayant imaginé, notamment Anaximandre. La richesse et la force des démonstrations de Bruno, s’appuyant sur la conception copernicienne (héliocentrique) pour la dépasser, faire exploser « le Monde clos en Univers infini » et exploiter en toute logique l’ensemble des avancées de cette intuition, vont changer définitivement le paysage mental de ses contemporains. Il s’agit d’une réelle révolution, car on ne pensera plus le rapport à la nature et au Monde, à l’espace, au temps, à l’homme de la même manière. Mais les conséquences seront lourdes à payer pour ce napolitain, né à Nola aux pieds du Vésuve, à l’esprit incisif et particulièrement provocateur. Dominicain apostat du catholicisme, excommunié des protestantismes, il mènera une vie d’errances. Adulé mais souvent contraint à la fuite, il enseignera dans de nombreuses universités : Genève, Toulouse, Paris, Londres, Oxford, Francfort, Wittenberg … A Venise, dénoncé par son protecteur jaloux, il sera pris dans les filets de l’inquisition qui le mèneront au bûcher du Campo dei fiori à Rome le 17 février 1600. Aux inquisiteurs qui le condamnent à mort par le feu il clame : « Il se peut que vous, qui prononcez cette sentence, ayez plus peur que moi qui vais la subir ». On entend déjà la voix de Blaise Pascal quarante ans plus tard « le silence glacial de ces espaces infinis m’effraie ».