Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Coup de fusil : “je ne pensais pas me retrouver en prison”

Il était parti pour boire un verre...

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“J’étais parti pour boire un verre. Je ne pensais pas me retrouver en prison. C’est catastroph­ique.”, explique le prévenu à la barre. Le trentenair­e au lourd passé judiciaire, extrait de sa cellule, doit répondre de violence avec usage d’une arme, le vingt-deux septembre dernier à Nègrepelis­se.

Plutôt volubile, il répond aux questions de la présidente Nelly Emin et déroule sa version des faits, alors qu’elle lui précise :”vous venez avec un fusil armé sur une place où il y a du monde... Vous auriez pu tuer quelqu’un...” Cette affaire est qualifiée de pas très claire par la vice-procureure Véronique Benalfquih : “les faits sont définitive­ment flous. Si vous n’aviez pas cherché à vous faire justice vous-même: vous ne seriez pas à la barre aujourd’hui. Vous êtes revenu avec un fusil. Vous aviez bu... C’est une violence caractéris­ée...”, explique la magistrate dans ses réquisitio­ns.

À l’origine, l’accusé recherchai­t un homme qui aurait proposé de la drogue à sa fille devant l’établissem­ent scolaire. Alors, qu’un proche de cet individu lui doit trois cents euros et décide de ne pas le rembourser. Bien que travaillan­t dans une entreprise de transports, ce père de trois enfants explique aux juges avoir des problèmes d’argent et besoin d’être remboursé du prêt qu’il a consenti. “Avec tout ce qu’ils m’ont fait? j’ai pété un plomb. J’ai voulu que l’on me rembourse.” raconte l’ancien toxicomane. Les faits s’enchaînent rapidement avec une altercatio­n sur la place de Nègrepelis­se; une claque échangée; il repart furieux; revient sur les lieux avec une arme pour récupérer des affaires personnell­es.

Alcoolisé, il dit avoir tiré en l’air mais un témoin de la scène semblerait être touché à la main. Puis, il se débarrasse de l’arme en la jetant dans la rivière. Pris de remords, le trentenair­e vient la récupérer un peu plus tard : “j’avais peur qu’’un enfant se blesse avec.” Maître Nicolas Antonescou­x, le défenseur de la victime : “il arrive excité et cherche un autre homme... Pas de témoins oculaires ou qui en aient trop envie... Un coup de feu a été tiré...”

Son avocate : “il n’est pas contesté que ce dossier s’est ouvert un peu en fanfare, avec des faits qui se déroulent dans un village de Tarn-et-garonne... Vous, vous êtes saisis d’un dossier flou et moins extraordin­aire que ce que vous pensiez... Il a agi comme il a pu en présence de ces personnes... Pas d’éléments pour dire que la victime a été touchée à la main et à chaque fois, elle donne une version différente des faits... “Puis, maître Villageon insiste sur les difficulté­s de son incarcérat­ion à la maison d’arrêt de Beausoleil : “il a été tabassé deux fois et attaqué à coups de rasoir, puis amené à l’hôpital... Une surveillan­ce particuliè­re est mise en place. On l’a placé à l’isolement pour le protéger. Voilà la réalité de sa détention...” La juge rappelle Manuel à la barre et lui demande s’il souhaite rajouter quelque chose. Nerveuseme­nt : “je m’excuse pour ce que j’ai pu faire... Je regrette pour les gens à qui j’ai dû faire peur... Aujourd’hui, je suis menacé et j’espère être vite transféré.” Il est condamné à un an de prison ferme.

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“Vous auriez pu tuer quelqu’un...” (Photo d’illustrati­on).

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