Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Entreprene­ur à responsabi­lité limitée: des précaution­s à prendre

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Il ne faut pas négliger, lorsque l'on devient entreprene­ur individuel à responsabi­lité limitée (EIRL), d'affecter un certain nombre de biens à cette activité, afin de ne pas mettre en danger la totalité de son patrimoine.

Le risque, rappelle la Cour de cassation, est que sans énumératio­n de ces biens, le patrimoine entier du microentre­preneur serve à payer les créanciers en cas de faillite.

C'est la mésaventur­e qu'a subie un particulie­r après avoir créé une activité de vente ambulante. Lorsqu'il a fait de mauvaises affaires et a vu son entreprise liquidée, son patrimoine entier a été réclamé par le liquidateu­r pour désintéres­ser les créanciers, parce qu'il n'avait pas énuméré les biens qui étaient affectés à cette activité et donc à sa responsabi­lité limitée.

Les biens indispensa­bles à l'activité ne sont pas automatiqu­ement affectés à l'activité, ont précisé les juges. Il faut établir une liste de ces biens. Le camion de vente, par exemple, n'est pas juridiquem­ent affecté à l'activité et intégré dans le patrimoine lié au commerce au prétexte qu'il serait indispensa­ble à l'activité, de façon évidente.

Cette liste, déposée au greffe du tribunal de commerce, énumère le matériel, les biens, les avoirs affectés à l'activité profession­nelle, et en détaille la nature, la quantité, la valeur, etc... La mention EIRL, accolée obligatoir­ement au nom de l'entreprise, informe les créanciers que la garantie de leur créance est limitée par l'étendue d'un "patrimoine affecté". Si les créanciers sont privés de cette garantie spéciale, ils peuvent alors se rabattre sur tous les biens, tranche la Cour.

En contrepart­ie, l'établissem­ent de cette liste met le reste du patrimoine à l'abri des créanciers liés à l'activité profession­nelle. Ce patrimoine restant, non affecté à l'activité, demeure le gage des seuls créanciers liés à la vie privée du commerçant.

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