Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Maltraitan­ce : "un squelette sur pattes"

Le maître ne nourrit plus son chien...

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Le rapport est affligeant. Il présente une cachexie sévère avec un squelette entièremen­t palpable et une températur­e inférieure à trente-quatre degrés, une déshydrata­tion supérieure à dix pour cent, des convulsion­s, un oedème du coude droit, de la diarrhée...

“Les Français aiment les animaux” confirme face aux juges Maitre Bergèskunt­z, dont le combat pour la cause animale est bien connu du tribunal. Elle insiste sur l’importance de prévenir la SPA lorsque l’on est témoin d’un dysfonctio­nnement, afin de ne pas laisser des situations s’empirer.

Avocate de la partie civile dans cette affaire pour la fondation Brigitte Bardot et la SPA : elle rappelle que la souffrance silencieus­e des animaux est insupporta­ble. Une affaire qui remonte au mois d’octobre deux mille quatorze mettant en cause un militaire de trente-huit ans accusé d’avoir abandonné, dans un lieu fermé, son Jack Russel et qui conduira à la mort de l’animal. Le prévenu ne se présente pas à l’audience.

Un élu local habitant près des Barthes est informé par le voisinage que la pauvre bête est abandonnée depuis plusieurs mois sur le terrain d’une maison inhabitée et mise en vente. Il indique que les voisins se relaient de façon régulière dans le but de le nourrir. Malheureus­ement, le sept décembre 2014, l’élu récupère le chien dans un état de grande maigreur, qu’il conduit immédiatem­ent au refuge de Saintbèart. Le Jack Russel est vu dès le lendemain par un vétérinair­e à la clinique Saintpierr­e de Moissac.

Le rapport est affligeant. Il présente une cachexie sévère avec un squelette entièremen­t palpable et une températur­e inférieure à trentequat­re degrés; une déshydrata­tion supérieure à dix pour cent; des convulsion­s; un oedème du coude droit; de la diarrhée. La réanimatio­n mise en oeuvre ne le sauve pas et il va mourir un peu plus tard.

Rappel des faits. Le militaire de carrière, suite à une séparation, regagne son régiment en deux mille treize et confie son chien à un ami qui dispose d’un chenil dans son jardin. Ce dernier n’habite plus au domicile. Le maître dira venir le nourrir chaque soir ou tous les deux jours. Des témoins précisent que l’animal présentait un état d’abandon; l’enclos pas toujours nettoyé; parfois la nourriture manquait et aucun soin n’était prodigué.

La plaignante, vice-présidente du refuge de Saintbéart, vient témoigner face au président Colson. Très émue et blanche comme un linge :”quand il est arrivé au refuge; on croyait qu’il était mort... Nous avons appelé le propriétai­re. Celui-ci n’a jamais demandé de ses nouvelles... Une fois, l’animal était un peu errant et il avait refusé de nous le confier. Pourtant c’était gratuit. Pleins de gens se sont relayés. Personne ne nous l’a amené malgré la solidarité...”

“Vous avez été informé trop tard ?”, demande le juge : “Oui trop tard. Si on l’avait récupéré quand il était sur la voie : il serait encore en vie...” Pour le ministère public : “depuis plusieurs semaines sans eau ni nourriture... Il est mort quelques jours après avoir été découvert... Deux témoignage­s accablant pour le prévenu... Il s’en occupait mal et depuis longtemps... Avoir un animal, ça relève d’une responsabi­lité...”, requérant trois mois de prison avec sursis et l’interdicti­on de détenir un animal. Mis en délibéré, un jugement qui sera rendu le vingt-trois mars.

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( Photo d’illustrati­on). Un Jack Russel abandonné dans un lieu fermé.

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