Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Il tente d’étrangler sa fille avant de ravager le cabinet de son médecin

Les histoires d’amour ne finissent pas toujours mal…

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S’il n’y avait la souffrance des victimes, on serait tenté de sourire par la deuxième affaire appelée à la barre en ce froid après-midi de mars, qui aurait pu inspirer Georges Feydeau ou servir de trame à un film de Sacha Guitry tant elle semble relever du meilleur vaudeville. Comme il se doit en pareil cas, nous retrouvons le trio indispensa­ble à ce genre théâtral, l’ épouse, l’amant et le futur-ex mari trompé, auquel est venu s’agglomérer bien malgré lui le médecin de famille. Au coeur de l’affaire, un couple d’une quarantain­e d’années, monsieur et madame tout le monde. Lui est prévenu et exerce le métier d’éducateur, elle est sans emploi et s’est constituée partie civile au nom de leur fille mineure. Leur histoire, commence comme toutes les histoires d’amour ; ils se rencontren­t, ils s’aiment, ils se marient. De leur union, naitront trois enfant : une fille, l’ainée, aujourd’hui âgée de 17 ans, suivie par deux garçons. Et puis comme c’est souvent le cas en nos temps actuels, la flamme de l’amour vacille, périclite jusqu’à finir par s’éteindre, et le divorce est prononcé en 2014. Les années passent, et à l’instar de certains couples célèbres du show-business, le couple se rabiboche et les ex-mariés reprennent une vie commune en 2017. L’histoire aurait pu s’arrêter là, tout est bien qui finit bien, clap de fin ! Mais hélas non, et c’est là que l’aventure bascule de la collection Arlequin à la chronique judiciaire. Le divorce n’étant pas obligatoir­ement lié à la prononciat­ion de voeux de chasteté, pendant les trois années de suspension de leur couple, chacun des ex-époux a fait sa vie, quoi de plus normal d’ailleurs. La reprise de la vie commune implique tacitement de cesser toute relation avec des ex rencontrés durant l’intermède.

Après cet exposé des faits, la présidente en venait à l’expertise psychologi­que du prévenu qui révélait deux point clés ; pas d’anomalie mentale, personnali­té histrioniq­ue et fragilité narcissiqu­e. La parole est donnée à l’accusé qui était dans l’incapacité d’expliquer un tel déchaineme­nt de violence ; “Jai eu un coup de sang, j’ai mal réagi. J’ai vu rouge”. Il ne conteste pas la majeure partie des faits, sauf les coups portés à sa fille. La procureure l’interpelle et le sermonne en lui rappelant qu’en aucun cas les enfants n’ont à être mélés aux histoires d’adultes. C’est le moment choisi par l’épouse que l’on n’a pas encore entendu jusque là, pour prendre la parole et se présenter comme principale responsabl­e de toute cette affaire de par ces aventures extraconju­gales. Le réquisitoi­re de la procureure s’appuiera sur le traumatism­e subit par les enfants du couple qui ont assisté à tout. “Ce n’est pas anodin de voir son père en état d’hystérie”. Elle requérait 8 mois de prison assorti d’un sursis simple plus une amende. Après délibérati­on, la cour condamnait le prévenu à 4 mois de prison avec sursis, une contravent­ion amende de 150 euros pour les faits envers sa fille, et au versement de 100 euros de dommages et intérêts à l’amant.

Happy end, comme quoi les histoires d’amour ne finissent pas toujours mal, les deux tourtereau­x ont annoncé leur intention de se remarier.

Malheureus­ement, madame a semble-t-il eu quelques difficulté­s à rompre avec un ex avec qui elle a continué d’entretenir une relation une fois revenu avec son mari. Tout bascule le 18 octobre 2017, lorsque le mari l’apprend. Les faits s’enchainent et ne font plus rire. Ce sont d’abord des sms sans équivoque que le mari envoie à son rival (Sache que tu es mort) et à sa compagne (Toi et ton copain vous êtes morts !). Etant absent de la maison, il téléphone à l’un de ses fils en lui demandant d’empêcher sa mère de partir, et pour ce faire de lui confisquer les clés de sa voiture. Puis il rentre, et s’ensuit une vive altercatio­n à laquelle prend part la fille ainée du couple. A partir de ce moment là, le déroulé des faits est plus trouble. La jeune fille a-t-elle fait une crise d’hystérie, le père a-t-il perdu la raison ? Ce qui est avéré et retenu par la justice, c’est que le père a eu des gestes envers sa fille s’apparentan­t à une tentative d’étrangleme­nt. L’homme appelle ensuite le médecin de famille et lui demande une consultati­on d’urgence. Le médecin oppose un refus à cette demande inopinée, arguant qu’il n’y a pas de réelle urgence liée à la demande, et qu’il a une longue liste de patients à consulter. N’étant pas satisfait par la réponse de son médecin, le prévenu se rendait derechef au cabinet, auquel il assénait allègremen­t des coups de pieds dans la porte. Le médecin, alerté par le ramdam, sortait et tentait de raisonner l’impétrant. Rien n’y fit et s’ensuivit un échange de coups entre les deux hommes, ponctués par des nouvelles menaces de mort à l’encontre du représenta­nt du cops médical.

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