Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Telle une ritournell­e

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Jusqu’ici le feuilleton Bettencour­t et la baudruche un peu dégonflée de Bygmalion tenaient du vaudeville. Reste à voir si, cette fois-ci, le dossier sera plus sérieux et mieux lesté avec des valises de très gros billets, des intermédia­ires crapuleux et des disparitio­ns suspectes.

Quelle que soit l’issue de la garde à vue de Nicolas Sarkozy dans l’affaire d’un financemen­t libyen de sa campagne de 2007, il n’est pas nouveau de voir des procédures judiciaire­s toucher un ancien Président de la République. Tous ses prédécesse­urs ont connu leur lot d’affaires pas très claires les mettant en cause ou leur entourage.

La garde à vue présidenti­elle n’est qu’une suite logique après l’enquête de Mediapart entamée en 2011 et poursuivie par la justice à partir de 2013. C’est d’ailleurs l’une des rares bonnes nouvelles: le journalism­e d’investigat­ion et la liberté de la presse ne s’usent que si on ne s’en sert pas.

Cette ardoise que la justice semble vouloir lui présenter pour solde de tout compte, lorsque d’autres avant lui ont été exonérés, témoigne sans doute d’un changement d’époque. Attestant de la page qui se tourne, le parrain de la droite paierait, en quelque sorte, pour ses prédécesse­urs.

Car l’affaire n’est même pas nouvelle, mais elle colle aux basques de l’ancien président. D’abord traitée avec prudence par la classe politique et mépris par la droite, revient sur le devant dela scène. L’embrouilla­mini d’intermédia­ires douteux et la multiplica­tion d’indices interpelle­nt visiblemen­t la justice qui disposerai­t d’éléments nouveaux depuis quelques semaines. Suffisamme­nt pour relancer l’enquête? Assez en tout cas pour l’accélérer d’une façon aussi spectacula­ire.

Aujourd’hui, cette garde à vue le fait revenir à la rubrique judiciaire au moment où son nom revenait de plus en plus souvent à la rubrique politique. Nicolas Sarkozy, paraît-il, préparait son énième retour en politique. On le voyait partout. À la télé pour parler littératur­e ou cancer des enfants, au Sénat pour évoquer la révision constituti­onnelle de 2008.

C’est une mesure forte, et même humiliante, à l’encontre de l’ancien président de la République. Bien sûr, cela ne préjuge en rien de sa culpabilit­é.

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