Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Le retard d'avion est indemnisé si l'on était dedans

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Si l'avion est en retard, les passagers peuvent avoir droit à une indemnisat­ion, mais encore faut-il qu'ils prouvent leur présence à bord.

L'achat d'un billet, selon la justice, ne prouve pas cette présence à bord et n'établit pas que son détenteur a réellement subi le retard.

Il n'est donc pas suffisant, pour être indemnisé, de présenter son billet puisque ce document n'établit qu'un droit au transport avec réservatio­n, accepté par la compagnie et enregistré. Il ne prouve pas que l'on était à bord, selon la Cour de cassation.

Un règlement européen de 2004 prévoit des indemnisat­ions forfaitair­es en cas de retard de plus de trois heures, en fonction de la distance parcourue. Il prévoit ainsi 250 euros d'indemnisat­ion pour les vols de moins de 1.500 km, 400 euros pour les vols de 1.500 à 3.500 km et 600 euros pour les vols de plus de 3.500 km.

Des passagers invoquaien­t un retard de cinq heures lors d'un vol Miami-paris et réclamaien­t 600 euros par personne, mais ils ont été déboutés. Il est impossible, affirmaien­t-ils, de fournir d'autres documents que le billet acheté puisque la preuve de l'embarqueme­nt effectif est détenue par la compagnie. Le listing des passagers embarqués est seulement détenu par ses agents. Il s'agit d'une "preuve impossible" à faire, disaient-ils, et c'est au contraire à la compagnie de prouver qu'un voyageur ayant acheté un billet ne s'est finalement pas présenté.

Ce n'est pas une preuve impossible, a répondu la Cour de cassation, sans donner cependant d'autre indication. Le juge de proximité avait, en première instance, estimé qu'il était possible de fournir sa carte d'embarqueme­nt ou le récépissé d'enregistre­ment des bagages.

(Cass. Civ 1, 14.2.2018, D 16-23.205).

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