Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Si boulette m’était comptée

- De Jean-claude HERAL

Assistant à une réunion dirigée par une psy, au détour de la conversati­on dont ce n’était pourtant pas le sujet, elle nous a affirmé que la mal bouffe ça n’existait pas ! Que tous nos artisans boulangers se levaient à 4 h pour lui confection­ner ses petits croissants, que tous les marmitons s’afféraient derrière leurs casseroles pour lui préparer de bons petits plats. La cuisine d’assemblage, elle ne connait pas ! Cela va me permettre d’en rajouter une couche sur le sujet. J’imagine que chez vous, la saison du barbecue va bientôt commencer, Relever le gout de vos côtelettes ou autres poissons grillés avec un assaisonne­ment presque aussi cher que le caviar cela ne vous viendrait pas à l’idée ? C’est pourtant ce que vous faites lorsque vous secouez le flacon de fines herbes aromatique­s vendu en grande surface. Car, on peut se faire un paquet d’oseille avec de la ciboulette. Exemple : le moulin à herbes de Ducros « Ciboulette première saveur » il est à 2,79 euros. Une paille, sauf que ramené au kilo, on est à 1395 euros. ! A un brin d’herbe près, c’est ce que coutent les oeufs d’esturgeon ! En arpentant les rayons une associatio­n de consommate­urs a recalculé les prix au kilo : ce qui donne le basilic à 675 euros., la coriandre à 785 etc…cela n’empêche pas le producteur de se décarcasse­r pour faire plus de marge, en illusionna­nt l’utilisateu­r sur la quantité. Exemple : dans la gamme moulin de Ducros, le pot de persil contient deux fois moins de produit que le pot d’origan au même prix. En prime, les fameuses herbes de Provence vendues dans nos supermarch­és sont de moins en moins provençale­s. Sur les 500 tonnes de mélange de thym, romarin, origan, sarriette et basilic consommées en France, seuls 10% sont cultivés en Provence. Le reste est importé du Maroc, d’espagne, d’albanie et de Pologne qui, après les plombiers, s’est spécialisé­e dans le thym. Tout cela sans que la provenance soit mentionnée, bien entendu ! Alors, pourquoi se gêner ? La dénominati­on Herbes de Provence n’obéit à aucune réglementa­tion. Mieux, l’industriel fait ses mélanges comme bon lui semble vu qu’il n’est pas tenu d’indiquer la compositio­n. Ce sont donc les cours du thym, de l’origan ou du romarin qui déterminen­t le contenu de la tambouille, avec souvent au fond du flacon des bouts de tige et la poussière qui va avec… Seul le label rouge garantit une pousse locale sous le mistral avec en prime les proportion­s mentionnée­s sur l’étiquette. Pour épicer le tout, les herbes aromatique­s peuvent être ionisées. En clair, passées devant une source radioactiv­e pour éliminer les bactéries. Un procédé repoussoir pour le consommate­ur que Ducros préfère appeler : «débactéris­ation vapeur». Faites vous une jardinière d’herbes aromatique­s sur votre balcon, et bonnes grillades…

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